Château de Canac à Onet-le-Château dans l'Aveyron

Château de Canac

  • 12850 Onet-le-Château
Château de Canac
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Château de Canac
Crédit photo : Supermarquis - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e moitié XVe siècle, 1ère moitié XVIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures (sauf celles classées) ; cheminée du 15s au rez-de-chaussée du corps de bâtiment Nord (cad. BD 44) : inscription par arrêté du 17 mai 1990 ; Façades et toitures du corps de bâtiment abritant la charpente du 16s ainsi que la charpente elle-même (cad. BD 44) : classement par arrêté du 1er juillet 1991

Origine et histoire

Le château de Canac, situé à Onet-le-Château près de Rodez (Aveyron), présente un plan médiéval avec quatre tours d'angle, une tourelle d'escalier et un corps principal composé de deux bâtiments complété par une aile en retour d'équerre. Les constructions sont en pierre de Marcillac, un grès rose local, et les toitures en lauzes de schiste. La façade du premier corps comporte huit croisées, organisées deux à deux, dont les chambranles portent des pilastres à chapiteaux reposant sur des culots sculptés ; la face nord-est de ce même corps relève de la seconde moitié du XVe siècle tandis que le reste date du début du XVIe siècle. Le deuxième et le troisième corps ouvrent sur des croisées aux pilastres et chapiteaux d'un profil différent. L'ensemble mêle influences gothiques et Renaissances française et italienne. Selon un document du XVIIIe siècle, Georges d'Armagnac donna la « terre de Canac » à Blaise Sicard en 1517 ; Blaise Sicard, plusieurs fois consul de Rodez, paraît avoir conduit les principaux remaniements du château durant la première moitié du XVIe siècle, ce dont témoigne un blason sculpté sur le manteau d'une cheminée attribué à la famille Sicard (d'azur à six losanges d'or). Les travaux ont d'abord porté sur un corps de logis antérieur, dont subsistent notamment deux pièces voûtées et des fenêtres en accolade sur la façade nord-est, tandis que les niveaux de plancher ont été modifiés et de nouvelles croisées percées. Un projet d'ensemble prévoyait l'édification de bâtiments reliés par des courtines autour d'une cour, mais seul fut réalisé l'aile en retour d'équerre, ainsi que deux échauguettes flanquant les angles nord et est du noyau initial et un portail de style Renaissance. Une campagne ultérieure, peut‑être au troisième quart du XVIe siècle, a achevé le réaménagement du premier étage avec l'ouverture de croisées d'un style Renaissance plus sobre. Une cheminée ornée de marguerites, d'inspiration tirée des planches de l'architecte italien Sebastiano Serlio, lui est parfois rattachée ; sa datation reste toutefois incertaine. Des transformations du milieu du XIXe siècle ont entraîné la disparition du portail Renaissance et d'une cheminée ornée de blasons, selon le témoignage de Paul Bugard. Paul Bugard acquit le château en 1903 et confia sa restauration à l'architecte départemental Henri Pons, qui reconstruisit notamment l'escalier en vis sans modifier la distribution intérieure, hormis la transformation d'un niveau en sous-sol. Des travaux d'aménagement et de décoration ont été conduits en 2015 lors de l'adaptation du château en chambres d'hôtes, après sa vente à la famille Busset en 2014. L'accès se fait par un double portail cocher et piétonnier du XIXe siècle ; de nombreuses échauguettes présentent un entablement à cornes crénelé similaire à celui du clocher de la cathédrale de Rodez. Certaines fortifications internes subsistent, comme une casemate percée de trois canonnières et des archères à croisillon. La façade nord‑est, cantonnée d'échauguettes, met en évidence différentes phases de construction et des moulures comparables à celles des croisées du monastère de la rue de la Briane datées de 1563. À l'intérieur, les travaux du XIXe et du début du XXe siècle ont surtout affecté les sous-sols, la tour d'escalier et l'aménagement d'un couloir et de cloisonnements au premier étage ; la balustrade du dernier niveau résulte d'un remploi du XVIIe siècle. Le rez-de-chaussée surélevé conserve la distribution mentionnée par l'inventaire de 1689 : après l'entrée, un escalier dessert une salle voûtée puis une enfilade de chambres ; la salle voûtée abrite une cheminée gothique en grès rose couronnée d'un blason probablement sicard. Une chambre logée dans l'échauguette sud conserve deux vitraux du XIXe siècle réutilisant des éléments de grisaille du XVIe siècle et une cheminée inspirée de modèles serlien comportant une marguerite qui pourrait évoquer Marguerite d'Angoulême. Le premier étage reprend une distribution analogue, avec cheminées des XVIIe à XIXe siècles et petits cabinets aménagés dans les échauguettes. Inscrit aux monuments historiques en 1990 puis classé en 1991, le château bénéficie d'une protection portant sur les façades et toitures ainsi que sur des éléments intérieurs, notamment la cheminée du XVe siècle au rez-de-chaussée du corps de logis nord.

Liens externes