Origine et histoire du Château de Cany
Le domaine de Cany, vaste domaine seigneurial de l’Ancien Régime, est dominé par un château de style Louis XIII datant du XVIIe siècle, situé sur la commune de Cany-Barville en Seine‑Maritime, en Normandie. La terre de Cany fut siège d’une seigneurie à l’époque ducale, réunie au domaine royal puis, en 1370, échangée aux comtes d’Alençon; elle fut acquise en 1598 par Adrien de Bréauté et échoit en 1634 à Pierre Le Marinier, commanditaire du château actuel. Le bâtiment principal a été édifié entre 1640 et 1646 pour Pierre Le Marinier sur des plans attribués à François Mansart. En 1683, Balthazar Le Marinier céda la propriété à son beau‑père Pierre de Becdelièvre, marquis de Quevilly; les fils de celui‑ci, Claude puis Louis de Becdelièvre, en furent ensuite propriétaires. Vers 1760, l’architecte parisien Chaussard dota le domaine de vastes dépendances et de pièces d’eau, et, grâce à l’intervention d’Armande de Becdelièvre, le château échappa à la saisie pendant la Révolution; à la fin du XVIIIe siècle il passa par alliance à Anne‑Christian de Montmorency‑Luxembourg. Au XIXe siècle, le domaine appartint au comte d’Hunolstein; jusqu’en 2006 il accueillit le concours annuel d’attelage de l’école Jeanne‑d’Arc. En 2012, le château était la propriété de Laure Normand, fille du comte Antoine de Dreux‑Brézé, lui‑même petit‑fils du comte d’Hunolstein.
Le château est une construction isolée sur un terre‑plein rectangulaire bordé d’une balustrade en pierre et ceint de douves alimentées par la Durdent. Il présente un grand corps de logis rectangulaire de 10 m sur 45 m, flanqué de deux ailes saillantes sur trois niveaux, et offre environ 1 300 m2 habitables; il est bâti en brique, pierre calcaire et grès, et couvert d’une toiture d’ardoise. Une vaste cour d’honneur précède l’édifice et est bordée de deux longs corps de communs symétriques abritant écuries et remises à voitures; en prolongement et détachés se trouvent deux gros pavillons qui contiennent la chapelle et l’ancien chartrier. L’intérieur a conservé intact le décor et le mobilier de ses appartements.
Le parc à l’anglaise, d’environ 50 hectares, a été réaménagé par le prince Édouard de Montmorency‑Luxembourg sous Louis‑Philippe. Le château est une propriété privée inscrite au titre des monuments historiques : le bâtiment a été inscrit par arrêté du 14 avril 1930 et l’emprise foncière, bâtie et non bâtie, par arrêté du 7 décembre 1990. Inoccupé depuis 1980, il était ouvert au public chaque été du 1er juillet au 31 août; jusqu’en 2016 on pouvait visiter l’ensemble des pièces meublées, puis, après des travaux intérieurs entrepris en 2017, seules la cour d’honneur et ses communs étaient accessibles. Depuis 2020, le bâtiment est redevenu une habitation entièrement privée et n’est plus ouvert au public, ni pour l’intérieur ni pour les extérieurs.
Devenir actuel
Depuis 1980, date à laquelle il est inhabité, il est ouvert au public chaque été à partir du 1er juillet et jusqu'au 31 août (sauf les vendredis). On peut y admirer, à l'extérieur, les jardins et, à l'intérieur, toutes les pièces, entièrement meublées depuis la construction.