Château de Caradeuc (également sur communes de Longaulnay (35) et Saint-Pern (35)) en Ille-et-Vilaine

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Classique

Château de Caradeuc (également sur communes de Longaulnay (35) et Saint-Pern (35))

  • Château de Caradeuc
  • 35190 Longaulnay
Château de Caradeuc
Château de Caradeuc
Château de Caradeuc
Château de Caradeuc
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Château de Caradeuc
Château de Caradeuc
Château de Caradeuc
Crédit photo : LeCardinal - Sous licence Creative Commons
Propriété privée : propriété du département

Période

1er quart XVIIIe siècle, milieu XIXe siècle, 4e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Voir commune de : Plouasne (22)

Origine et histoire du Château de Caradeuc

Le château de Caradeuc est un édifice du XVIIIe siècle entouré d'un vaste parc paysager situé aux confins de Longaulnay, Bécherel, Saint-Pern (Ille-et-Vilaine) et Plouasne (Côtes-d'Armor), en Bretagne. Construit à partir de 1722 pour la famille de Caradeuc de La Chalotais, parlementaires bretons, il passa ensuite entre les mains du comte Alfred de Falloux puis de la famille de Kernier, qui fit appel à Édouard André pour aménager le parc. L'ensemble comprend des parterres à la française autour du château, un vaste parc boisé parcouru d'allées ombragées et ponctué de monuments et de statues inspirés de l'histoire et de la mythologie ; il s'étend sur 37 hectares et est considéré comme le plus vaste parc de Bretagne. Le château et le parc sont protégés au titre des monuments historiques, le parc est classé site naturel et porte le label "Jardin remarquable". Le domaine occupe l'extrémité ouest de la colline de Bécherel, le mont Affilain (187 mètres) se trouvant dans le parc au niveau de la sphère armillaire ; le bâtiment principal est à la limite sud de la commune de Plouasne.

À l'origine, vers 1723, le château comprenait un grand corps de logis flanqué de deux pavillons latéraux et un pavillon central en légère saillie surmonté d'un fronton triangulaire, relié aux bâtiments de service. Après la Révolution, le château fut séparé des communs ; les pavillons central et oriental furent traités par des encastrements de pilastres en granit de Lanhélin et le pavillon central reçut un nouveau fronton en pierre blanche gravé des blasons des Caradeuc et des Martel et de la devise "Arreste ton cœur". Un péristyle d'entrée est établi, tandis que le pavillon occidental est laissé en mauvais état. L'aspect actuel résulte d'interventions de la fin du XIXe siècle sous la direction de l'architecte Mellet : les toitures des pavillons furent rehaussées dans un esprit à la Mansart — le pavillon ouest ayant été supprimé —, les lucarnes remplacées par du granit de Kérinan, et le péristyle remanié avec deux paires de colonnes jumelées couronnées d'une balustrade en pierre. Sur la façade nord, un escalier imposant à double révolution mène à deux terrasses pourvues de balustrades longeant le corps de logis.

Anne-Nicolas de Caradeuc (1667-1752) fit édifier le château des Hauteurs ; la première pierre fut bénie le 23 juin 1722 et la construction s'acheva vers 1723. Son fils Louis-René, propriétaire ensuite, y mena des expériences agronomiques et fit établir à l'ouest un jardin potager clos de murs. À la Révolution, le domaine vendu comme bien national fut acquis par un sabotier qui fit abattre les hêtres pour la fabrication de sabots. De retour d'émigration, le petit-fils Raoul entreprit d'importants travaux de rénovation architecturale et paysagère ; influencé par l'Angleterre, il confia à l'architecte paysagiste Lhérault la réalisation d'un parc à l'anglaise en 1847, qui comprenait notamment une percée à l'ouest au-delà du potager. Aujourd'hui subsistent de cet aménagement l'allée serpentine menant à l'étang au nord du château et les ruines du lavoir.

En 1881, Alfred de Falloux hérita après le décès de sa femme Marie et de leur fille Loyde, fit abattre la futaie de sapins au nord pour ouvrir le panorama et fit don du domaine à Paul de Kernier et à Gabrielle des Nétumières. Leur fils René de Kernier (1866-1945) remania le château et fit appel en 1898 à Édouard André pour concevoir un nouveau parc mêlant parterres à la française et vaste parc paysager ; il enrichit le domaine de monuments et acquit notamment des pierres provenant du château de la Costardais. Le développement du parc se poursuivit jusqu'en 1950 avec les travaux de Jacques de Wailly, avant que la tempête de 1987 n'endommagât profondément les futaies anciennes. La protection du site est ancienne : le parc a été classé site naturel le 14 août 1945 et les façades, toitures et communs du château ont été inscrits au titre des monuments historiques le 1er février 1978 puis de nouveau le 21 février 2011.

Face aux difficultés de franchissement d'une dénivellation de huit mètres entre la route et le château, Édouard André conçut une arrivée en hémicycle de 20 mètres de rayon centrée sur une conciergerie inspirée de Bagatelle et reliée par des balustrades de granit à deux grilles d'entrée venues du parc du puits artésien de Grenelle à Paris. L'allée d'arrivée descend par deux rampes en fer à cheval depuis une statue de Philémon sous une voûte de charmes, traverse des éléments décoratifs — lions en fonte sur stèles de granit, rangées d'ifs taillés, colonnes de granit surmontées de vases, rond-point à lampadaires — et s'encadre par des parterres à la française disposés de part et d'autre. Ces parterres sont délimités au sud par des douves en quart de cercle bordées de bornes de granit reliées par des chaînes et par des balustrades, et divisés en quatre compartiments séparés par une allée transversale; les petits compartiments accueillent un vase tandis que les grands, proches du château, présentent un bassin miroir de style Louis XIV.

Le parterre de Diane, dit "tapis vert", est la pièce maîtresse : dessiné en forme de lyre sur l'ancien potager, il est dominé par la statue de Diane chasseresse placée sur une terrasse hémicyclique flanquée de deux escaliers de treize marches, et complété par des niches abritant un faune et une nymphe sous des porches venus du château de la Costardais. Entre la demeure et le tapis vert se trouve une statue en marbre de Louis-René Caradeuc de la Chalotais, inaugurée en 2001 et sculptée par Chamming's, et un petit escalier bordé de deux lions couchés mène au parterre. Le rond-point des Empereurs, relié au parterre de Diane, comporte huit niches logeant des bustes en marbre de Carrare d'empereurs et d'impératrices séparés par des bancs en granit, et une large vasque provenant de la prison de la route de Fougères à Rennes ; il ouvre vers l'allée de Falloux sous l'ancien portail orné du C des Caradeuc.

Les allées de Saint-Méen, de Falloux, de Zéphyr, de Paimpont et de Louis XVI structurent le parc avec des perspectives en forme de lyre ou rectilignes, des monuments tels qu'une tholos abritant un Zéphyr en bois, la statue de l'enfant chasseur enchâssée dans une lucarne Renaissance, une tribune supportant une statue en fonte de Falloux, et la statue de Louis XVI prêtée par la mairie de Rennes en 1950 et mise en valeur par un cadre créé par l'architecte Raymond Cornon. La terrasse nord, dessinée par André en lien avec l'escalier de Mellet, est un vaste terre-plein orné de chaînes tendues entre bornes en granit et sphinges, avec au centre une statue de Pan ; en contrebas la prairie, les hautes futaies et l'étang soulignent la dénivellation du site. Le rond-point de Bécherel, créé par de Wailly en 1950, relie l'allée de Bécherel — longue de 700 mètres et conduisant à une Vierge de Lourdes surmontant une grotte artificielle installée par Marie de Caradeuc — à l'allée de Louis XVI et dessert les parterres français. Le massif du mont Affilain, vestige des anciens bois de la colline et composé de deux sommets boisés replantés après la tempête, est couronné d'une colonne surmontée d'une sphère armillaire au point culminant du parc.

Liens externes