Origine et histoire du Château de Carel
Le château de Carel se situe sur la commune de Saint-Pierre-sur-Dives, en bordure de la Dives, sur le territoire de l'ancienne commune de Carel, dans le Calvados. Il est mentionné dès 1468 et s'élève aujourd'hui sur l'emplacement d'un vieux manoir entouré de douves de dix mètres de large dont subsistent des vestiges. La demeure actuelle a été édifiée entre 1719 et 1743 et remaniée entre 1724 et 1753, adoptant des formes inspirées des modèles Louis XIII et Louis XIV. Des marchés de travaux attestent la pose de parquets en 1743 et la réalisation de la rampe d'escalier en 1746 ; l'aile gauche fut construite en 1753 pour servir de cabinet de travail et les communs sud datent de la même période. La grange à dîme remonte au XVIe siècle et fut édifiée par la famille Lesnérac, tandis que les communs et la ferme furent reconstruits vers 1750–1760. La propriété a connu de nombreux transferts et litiges aux XVIIe et XVIIIe siècles, impliquant notamment les familles de Carel, Lesnérac, Le Jeune, Motteville, du Resnel et Laillier. Sous François Laillier, avocat au Parlement de Paris et homme de loi local, le château fut aménagé et la terre de Carel fut estimée à 320 000 livres à son décès en 1770. Le domaine passa ensuite entre diverses mains, fut morcelé au XIXe siècle, puis vendu au baron Brunet qui le fit restaurer ; il appartient encore aux descendants de cette famille. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château abrita un état-major allemand et subit des dommages causés par les explosions de bombes à proximité, touchant notamment les toitures et les vitres. L'édifice présente un corps de logis flanqué de deux ailes ouvrant sur une cour d'honneur, des communs encadrant l'avant-cour, une ferme et un colombier ; il conserve ses douves, de hautes fenêtres et des toits à la Mansart. Le jardin d'entrée, le potager, le colombier et l'allée de grands arbres contribuent au caractère paysager du site. Les façades et toitures du château, ses douves, le jardin en avant de la cour d'entrée, le potager, le colombier et l'allée reliant le château à la route de Saint-Pierre-sur-Dives ont été classés au titre des monuments historiques par arrêté du 20 juin 1950. Par arrêté du 5 décembre 2000 ont été inscrits les façades et toitures des bâtiments de communs situés au nord et au sud de l'avenue, les façades et toitures des bâtiments de la ferme, les latrines à l'angle sud‑ouest du château, les piliers d'angle de la cour d'honneur, l'escalier intérieur et trois cheminées à l'étage. La perspective du site, de la ligne de crête à l'est jusqu'à l'ancien lit de la Dives à l'ouest, a été classée pour son environnement en 1967 ; deux doubles rangées de tilleuls formaient une perspective marquante. La tempête du 26 décembre 1999 détruisit une centaine d'arbres, remplacés par de nouvelles plantations en 2003 et 2005. L'allée d'honneur gravillonnée conduit à un saut-de-loup franchi par un pont de pierre ; des murets ferment l'avant-cour où s'élèvent les communs et l'ancien colombier, et un petit pont de bois, ancien pont-levis, enjambe les douves pour accéder à la cour d'honneur. Le château conserve également des éléments intérieurs protégés, parmi lesquels l'escalier et plusieurs cheminées inscrits dans les inventaires.