Château de Carrouges dans l'Orne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Château de style Louis XII Château Médiéval et Renaissance

Château de Carrouges

  • Le Château
  • 61320 Carrouges
Château de Carrouges
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Château de Carrouges
Crédit photo : Fabienkhan - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XVe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Château, douves, terrasse, porte d'entrée, colonnade, parc et jardins avec leurs portes et grilles anciennes : classement par arrêté du 6 décembre 1927

Origine et histoire du Château de Carrouges

Le château de Carrouges, situé dans la commune de Carrouges (Orne, Normandie), est une place forte médiévale entourée de douves et d’un parc. Le site, probablement occupé depuis l’Antiquité et attesté pour la première fois en 1136, contrôlait autrefois la frontière entre le duché de Normandie et le comté du Maine. L’implantation actuelle, construite dans la plaine au milieu d’étangs autrefois marécageux, résulte de reconstructions et d’aménagements successifs du XIVe au XVIIe siècle. Le donjon carré du nord‑ouest, qui conserve des éléments du XIIIe siècle, et la façade nord datent du XVe siècle ; de larges parties du logis et des aménagements intérieurs relèvent du XVIe et du XVIIe siècle. Le château a été complété et transformé par plusieurs familles seigneuriales : les Carrouges, puis les Blosset, enfin les Le Veneur de Tillières, qui en furent les propriétaires pendant cinq siècles. Parmi les modifications notables, Jean Blosset fit édifier l’aile dite « des Blosset » et une chanoinerie, tandis que Jean Le Veneur fit bâtir le châtelet d’entrée de style Louis XII. Plusieurs travaux d’embellissement et d’agrandissement se succédèrent jusqu’au XVIIIe siècle ; le domaine a été cédé à l’État en 1936 et est désormais géré par le Centre des monuments nationaux. Classé au titre des monuments historiques, le château a servi de dépôt d’œuvres pendant la Seconde Guerre mondiale et a été restauré après 1944 ; il est aujourd’hui ouvert au public et accueille des manifestations culturelles.

L’ensemble forme un quadrilatère irrégulier en briques, schiste et granit, flanqué de tours et ceint de fossés en eau. Le châtelet d’entrée, pavillon à deux étages cantonné de tourelles et exécuté en briques rouges et noires, illustre la transition entre le gothique et la Renaissance. Le donjon, corpulent et carré, conserve son couronnement de mâchicoulis sur corbeaux de granit et s’insère dans l’aile nord‑ouest du logis. Les façades unitaires des ailes du XVIe siècle reposent sur un vocabulaire sobre : bandeaux de granit, corniches à modillons, lucarnes identiques et décors de briques alternant tons roses et noirs. La brique, abondante sur place en raison des argiles locales, est mise en œuvre de façon décorative et structurante au château.

À l’intérieur, les communs occupent le rez‑de‑chaussée tandis que les pièces d’apparat se trouvent au premier étage. L’escalier d’honneur en briques, daté du XVIIe siècle, et l’escalier monumental construit à la fin du XVIe siècle desservent les appartements privés et publics. Parmi les salles remarquables figurent une antichambre ornée d’un plafond peint du XVIe siècle et d’une peinture de chasse sur la hotte, une chambre dite « Louis XI » présentant une cheminée du XVe siècle et des boiseries du XVIIe siècle, ainsi que plusieurs salons aux lambris et meubles des XVIIe‑XVIIIe siècles. La salle des fêtes, vaste salle longitudinale, occupe l’aile de la galerie et a été destinée à des représentations théâtrales ; la salle à manger, aménagée au XVIIIe siècle, conserve une cheminée mêlant marbre, granit et calcaire.

Le parc clos d’environ dix hectares a été largement remanié au fil des siècles : il comprend une terrasse, une roseraie, des bosquets, une prairie sur l’emplacement de l’ancien marais, un verger conservatoire et un jardin de l’oisellerie du XVIIIe siècle où ont été reconstruites des volières. Des grilles et portes en fer forgé, réalisées par les forges de Carrouges, séparent les compartiments du jardin et témoignent du savoir‑faire local. Le parc et les éléments de clôture figurent dans l’inventaire lié au classement aux monuments historiques.

Plusieurs légendes sont rattachées au château, dont la fable de la fée de Carrouges et le récit du duel judiciaire opposant Jean de Carrouges à Jacques Le Gris, qui a contribué à la célébrité de la maison seigneuriale. Le château, ses douves, ses terrasses, sa porte d’entrée, sa colonnade, son parc et ses grilles sont protégés au titre des monuments historiques par arrêté du 6 décembre 1927.

Liens externes