Origine et histoire du Château de Cas
Le château de Cas, situé à Espinas (Tarn-et-Garonne), s'élève sur un site occupé à l'époque gallo-romaine et dont une occupation est attestée dès le IXe siècle. Donné aux Templiers de Lacapelle-Livron au XIIIe siècle, il a subi les aléas des guerres de Cent Ans et des guerres de Religion en raison de sa position de place défensive commandant la route de Caylus à Saint-Antonin. Les constructions actuelles résultent d'époques successives : un état daté des XIVe-XVe siècles a été largement remanié au début du XVIIe siècle. Le château comporte trois éléments principaux superposés et accolé au fil du temps : des salles voûtées au rez-de-chaussée, un donjon quadrangulaire au nord-ouest et une tour ronde au sud-ouest, vestiges d'un édifice plus ancien. Dans le mur de l'aile est, encore visibles, des archères cruciformes et le dessin des créneaux témoignent du château primitif ; cette aile en équerre englobe le donjon du XVe siècle. Les façades ont été percées de fenêtres à meneau qui éclairent de grandes salles équipées de cheminées de pierre. En 1617, François de La Valette, seigneur de Parisot, fit aménager le grand escalier, la porte d'honneur et les cheminées des grandes salles. Le château était encore habité en 1765 mais fut abandonné à la Révolution, période pendant laquelle le dernier étage et le sommet des tours furent arasés ; les meubles furent pillés, les armoiries brûlées et le donjon ainsi qu'une tour furent rabaissés. Restauré à la fin du XIXe siècle pour la toiture et les fenêtres, il subit de nouveaux dommages pendant la Seconde Guerre mondiale après la découverte qu'on y avait entreposé des munitions pour les Forces françaises libres ; ces munitions furent finalement déplacées et, malgré la recherche allemande, le château fut détérioré en représailles. Remis en état à partir des années 1980 par Lyonnel et Jeanne de Lastic, le château conserve des archives, dont certaines datent de 1310, et un héritage familial ininterrompu depuis 1437. La chapelle, datée de 960, abrite le caveau familial. Le jardin et le pigeonnier remontent au XVIIIe siècle, le jardin actuel n'étant qu'une inspiration de l'original détruit par le passé. Le monument est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 11 octobre 1984 et a reçu en 2015 le grand trophée de la plus belle restauration décerné par Propriétés de France, Le Figaro Magazine et la Fondation pour les monuments historiques. La chambre dite « Louis XIV » aurait accueilli Philippe IV le Bel, et Jean-Albert de Lastic aurait servi de modèle pour Un bon petit diable. Le château se visite depuis 1983 et peut être loué pour des mariages et des séminaires.