Origine et histoire du Château de Castelnau Bretenoux
Perché sur une colline au-dessus de la vallée de la Dordogne, le château de Castelnau-de-Bretenoux domine le bourg castral établi à ses pieds depuis le XIIIe siècle. Son origine relève d'un ancien castrum rebaptisé au début du XIIe siècle par des seigneurs appelés Castelnau plutôt que d'une fondation ex nihilo d'un « castelnau ». La forteresse s'est construite et transformée sur plusieurs siècles, du XIIe au XVIIe siècle, avec des campagnes importantes au XIIIe, au XVe et au début du XVIe siècle. Le plan triangulaire du site se caractérise par une place forte cantonnée de tours rondes et protégée par une enceinte continue, des courtines et des bâtiments organisés autour d’une cour d’honneur triangulaire. Le donjon carré d’angle et la tour dite de l’Auditoire, attribuée aux XIIe–XIIIe siècles, figurent parmi les plus anciens éléments conservés, tandis que la tour maîtresse est datée du troisième quart du XIIIe siècle. Des maçonneries du front nord et des ouvertures de la chapelle laissent supposer des élévations antérieures au milieu du XIIe siècle. Le château a subi un siège et une prise par Henri II Plantagenêt en 1159, puis a fait l'objet de remaniements défensifs et résidentiels au fil des conflits et des progrès militaires, notamment des adaptations à l’artillerie aux XVe–XVIe siècles. La chapelle castrale, richement décorée à l'origine, a été aménagée à la fin du Moyen Âge et porte des clefs de voûte aux armes d’un évêque de Cahors, tandis que d’autres corps de logis ont été rehaussés ou doublés aux XVIIe et XVIe siècles. La baronnie passa par plusieurs branches de la maison de Castelnau puis, en 1530, aux Clermont-Lodève, qui entreprirent des travaux d’embellissement au XVIIe siècle. Abandonné progressivement après la mort du dernier propriétaire direct au début du XVIIIe siècle, le château connut un long déclin et subit des dommages importants au XIXe siècle, dont un incendie en 1851 qui détruisit une grande partie de l’aile sud‑ouest. À partir des années 1840 plusieurs projets de restauration et de réaffectation furent proposés, certains à l’initiative de Prosper Mérimée, sans aboutir immédiatement. Classé monument historique en 1862, il changea de mains à de nombreuses reprises au cours du XIXe siècle avant d’être acheté en 1896 par le chanteur Jean Mouliérat, qui consacra trente ans à sa restauration et à l’ameublement des appartements. Jean Mouliérat fit don du château à l’État peu avant sa mort en 1932 ; le Centre des monuments nationaux en assure aujourd’hui la conservation et l’ouverture au public. Les interventions successives ont fait du château un témoignage complexe de l’architecture militaire et résidentielle médiévale et moderne, où se lisent à la fois les traces d’ouvrages défensifs et d’aménagements de réception.