Patrimoine classé
Le domaine comprenant le château, ses jardins et le parc (à l'intérieur du mur d'enceinte, y compris ce mur et ses portails) avec le bâti correspondant (chapelle, orangerie, vestiges de la serre, noria et édicules) , la maison du jardinier avec la tour-pigeonnier et le potager, en totalité, avec le sol des parcelles correspondantes, ainsi que la parcelle du plantier au-dessus du parc (cad. BO 1 : parc, 2 : plantier, 3 : pigeonnier ; BP 1 : remise ruinée, 2 : château et jardin, 8, 9 : pinède, 37 : potager) : inscription par arrêté du 20 avril 2006
Origine et histoire du Château de Caunelles
Le château de Caunelles se situe sur le domaine du même nom à Juvignac (Hérault). Datant du XVIe siècle et remanié au XVIIIe siècle, l'ensemble — édifices, jardins et parc — est inscrit aux monuments historiques.
La chapelle paroissiale du domaine, mentionnée en 1263 sous le nom de « paroissiale de Caunelis » et placée sous l'égide de Charles d'Aigrefeuille, apparaît ensuite en 1484 sous la forme « paroissiale de Caunelas ». Sur les cartes de Cassini de 1747 le lieu figure sous le nom de château de Caunelle (sans la lettre S). Le domaine et ses terrasses sur la Mosson sont attestés comme bien noble à la Renaissance.
Henri IV attribue à Jean Hucher le titre d'écuyer et acquiert le domaine et la seigneurie en 1595 ; Jean Hucher est nommé médecin ordinaire du roi en 1598, mentionnée au même titre que certains professeurs de la faculté de médecine de Montpellier dans les sources. Les noms Ducher et Duché désignent ensuite les seigneurs de Caunelles : Pierre Ducher est cité comme premier consul à Montpellier en 1647, Henri Ducher est conseiller à la chambre des comptes en 1680 et son fils Jean Duché apparaît comme conseiller et second avocat général en 1714. La vente du domaine a lieu en 1790 et la lignée s'éteint avec Xavier Duché, procureur général, décédé en 1802.
Au XVIIIe siècle, le château Renaissance est profondément remanié pour devenir une maison de plaisance suivant la mode des « folies » montpelliéraines : toit de tuiles creuses à faible pente, symétrie des ouvertures, moulurations et masques aux fenêtres, tout en conservant quelques fenêtres à meneaux de l'époque primitive. Au siècle suivant, le jardin et le parc, d'une superficie totale proche de 9 hectares, sont entièrement redessinés par Jean‑Marie Amelin en 1823 et achevés et clos en 1828 ; ils comprennent une garrigue arborée, un large cordon humide en bord de rivière et une grande pinède.
Le domaine accueille aujourd'hui une exploitation viticole en AOC Languedoc « Saint‑Georges‑d'Orques ». À la fin de l'automne 2014, le débit de la Mosson jouxtant le domaine est estimé à 410 m3/s, dépassant la valeur de crue centennale fixée à 335 m3/s sur sols saturés ; lors d'une interview en 2016, la propriétaire a exprimé son désarroi d'avoir été oubliée par les administrations après les importants dommages causés par ces inondations.
L'ensemble du domaine — château, jardins et parc à l'intérieur du mur d'enceinte, y compris ce mur et ses portails, ainsi que le bâti correspondant (chapelle, orangerie, vestiges de serre, noria et édicules), la maison du jardinier avec la tour‑pigeonnier, le potager en totalité, le sol des parcelles correspondantes et la parcelle du plantier au‑dessus du parc — fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 20 avril 2006. Lors du conseil municipal du 17 décembre 2014, le périmètre de protection fixé à 500 mètres a été modifié pour permettre l'extension des constructions de la ZAC des Constellations.
