Origine et histoire du Château de Caussade
Le château de Caussade, situé sur la commune de Trélissac en Dordogne, s'élève sur un fief antérieur à l'édifice actuel, daté du XVe siècle. Il fit partie du système de protection de Périgueux mis en place sous l'épiscopat de Frotaire et porta le nom de Guillaume Cazaldo, ancien propriétaire. Dès le XIIe siècle, le fief appartint aux Vigier, viguiers de Puy-Saint-Front de Périgueux, qui en restèrent seigneurs jusqu'au XIVe siècle ; les archives mentionnaient un titre de 1131 relatif à Hélie I de Vigier. Jeanne de Vigier, héritière du domaine, fut veuve puis épousa Henri de Cugnac avant le 22 novembre 1395 ; le château subit en 1386 une tentative d'assaut du comte du Périgord Archambaud V. Face aux troubles de la fin du XIVe siècle et à la domination anglaise de la Guyenne, les seigneurs de Caussade se rapprochèrent du parti anglais, puis retrouvèrent leur possession après diverses saisies et restitutions. La maison de Cugnac conserva la seigneurie : Henri, Étienne, Jean I, Jean II et Jean III de Cugnac se succédèrent, ce dernier jouant un rôle dans les conflits religieux du XVIe siècle ; Geoffroi, Charles I et Charles II de Cugnac lui succédèrent ensuite. Au XVIIe siècle la seigneurie passa aux La Marthonie par l'alliance de Suzanne de Cugnac avec Arnaud de La Marthonie, et resta dans cette famille jusque pendant la Révolution. Au XIXe siècle la propriété changea plusieurs fois de mains ; au début du XXe siècle le château était inoccupé, puis il servit pendant la Première Guerre mondiale de centre de détention pour officiers allemands. L'État acquit le château en 1930 ; pendant la Seconde Guerre mondiale il fut utilisé comme lieu de rassemblement par des résistants, puis il fut restauré successivement par divers propriétaires, racheté par des Américains, acquis ensuite par Julio Céron Ayuso qui en fit sa résidence, et restauré après la tempête de 1999. Le château est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 17 août 1945. L'ensemble est entouré d'une enceinte polygonale flanquée, sur quatre faces, de tours carrées en saillie ; l'une de ces tours, élevée sur l'emplacement de l'ancien donjon, abrite le corps de logis. Les courtines, couronnées de mâchicoulis, étaient pourvues d'archères et d'un chemin de ronde complet ; les remparts étaient ceints de douves aujourd'hui à moitié comblées. L'accès se fait par une tour carrée défendue par des mâchicoulis et des archères ; une chambre de garde au premier étage commande l'ensemble du dispositif défensif, et la loge du guetteur, la manœuvre du pont-levis, l'assommoir et la gaine de montée des munitions sont conservés. Dans la cour, les écuries et les magasins qui s'y adossaient ont disparu. Le château a servi de décor pour un épisode des Aventures d'Arsène Lupin tourné en 1973, présenté sous le nom de château de Thibermesnil.