Château de Chamilly en Saône-et-Loire

Château de Chamilly

  • 71510 Chamilly
Château de Chamilly
Château de Chamilly
Château de Chamilly
Château de Chamilly
Château de Chamilly
Crédit photo : PHILDIC - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIe siècle

Patrimoine classé

Château de Chamilly : le château en totalité, comprenant le logis, la tour médiévale, l'emprise des anciens fossés, la courtine bastionnée, ainsi que le pigeonnier carré et leurs sols d'assiette respectifs et assis sur les parcelles B 10, 12 à 16, 22 (cf plan annexé à l'arrêté) : inscription par arrêté du 16 février 2015.

Origine et histoire

Le château de Chamilly, situé sur la commune de Chamilly (Saône-et-Loire) au nord-est du bourg, borde la route qui suit l'étroite vallée reliant Chagny à Aluze. Son implantation au fond du vallon correspond à une première maison forte entourée de fossés, qui s'est développée jusqu'aux aménagements réalisés au XVIIe siècle. Dès le XIIe siècle, les sires de Chamilly paraissent établis dans un premier château hors du village, et une maison-forte est attestée à la fin du XIIIe siècle. Le domaine passe ensuite entre plusieurs familles : Jean de Savianges en 1388, puis Pierre de Semur vers 1400 ; vers 1440, il appartient à Jean Petitjean, seigneur de plusieurs fiefs et père de l'abbé Jean Petitjean de l'abbaye Saint-Martin d'Autun. Vers 1500 la seigneurie échoit aux Moroges, et en 1543 Claudine de Moroges apporte Chamilly en dot à son époux Jacques-Nicolas Bouton, fondateur de la branche Bouton de Chamilly. La famille Bouton, originaire du Brabant où elle possédait l'une des douze baronnies, s'était élevée au service des ducs de Bourgogne et était possessionnée au Fay, dans la Bresse chalonnaise, dès le XIVe siècle ; Jacques-Nicolas Bouton portait les titres d'écuyer et de docteur en droit de l'Université de Bourgogne. La branche se distingue au XVIIe siècle : Nicolas Bouton, qui défendit Stenay, et Noël Bouton, connu comme maréchal de Chamilly, défenseur de Grave. En 1644 Louis XIV érige la seigneurie en comté en récompense des services de Nicolas Bouton, devenu maréchal de camp après la défense de Stenay ; Nicolas meurt en 1662 et c'est probablement lui qui fit construire le château actuel. Du château primitif subsiste une tour en fer à cheval, peut‑être l'ancienne tour maîtresse arasée, couverte de tuiles plates et flanquant à l'ouest la porterie accrochée au corps de logis du XVIIe siècle. Ce corps de logis présente une composition classique : façades ordonnancées, murs anciennement enduits et scandés de bossages harpés encadrant les fenêtres et soulignant les chaînes d'angle. La cour est entourée de bâtiments agricoles et le corps de logis principal comporte, sur la gauche, une tour arrondie ; au XVIIe siècle un bâtiment de style classique et une aile en retour d'équerre furent ajoutés. Après la mort de Nicolas, Hérard Bouton lui succède ; il suit le duc d'Enghien en Espagne, est amnistié par Louis XIV après le traité des Pyrénées, devient maréchal de camp et gouverneur du château de Dijon, puis meurt pendant la campagne de Hollande en 1672, remplacé par son neveu Louis‑François Bouton, également maréchal de camp. Par la suite, en 1776, le fief passe, par Suzanne Martel, à Armand Joseph de Béthune, duc de Chârost, et le dernier seigneur meurt guillotiné en 1794. Propriété privée, le château ne se visite pas ; il est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 16 février 2015.

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