Château de Champlatreux à Luzarches dans le Val-d'oise

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Classique

Château de Champlatreux

  • Epinay-Champlatreux 
  • 95270 Épinay-Champlâtreux
Château de Champlatreux
Château de Champlatreux
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Château de Champlatreux
Château de Champlatreux
Crédit photo : P.poschadel - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Domaine de Champlatreux, comprenant toutes ses parties construites et son parc (cad. B 45, 61, 62, 63, 86) : classement par arrêté du 9 mars 1989

Origine et histoire du Château de Champlatreux

Le domaine de Champlâtreux, situé à Épinay-Champlâtreux (Val-d'Oise), comprend un château construit entre 1751 et 1757 par l'architecte Jean-Michel Chevotet; il fut la résidence de campagne de la famille Molé et appartient à la famille de Noailles depuis le XIXe siècle. La terre de Champlâtreux avait été acquise en 1567 par Édouard Molé et la seigneurie fut érigée en marquisat pour l’un de ses descendants; la lignée est parfois désignée « Molé de Champlâtreux ». Mathieu-François Molé employa une partie de la fortune de son épouse, Bonne-Félicité Bernard, pour reconstruire la demeure familiale, l'ancien logis de style Louis XIII ayant été démoli en 1750. Des pavillons de garde et les aménagements devant l'entrée avaient déjà été réalisés selon les plans de Chevotet dans les années 1735-1740, et l'architecte dirigea ensuite la construction du château, des écuries et de l'orangerie. Les travaux, menés en une période brève, ont coûté 513 507 livres; Chevotet fit fabriquer des briques sur place, utilisa le gypse du domaine, le bois des forêts voisines et des pierres provenant notamment de carrières de Luzarches, Gascourt et Saint-Maximin, et remploya des pierres de l'ancien château et d'un château voisin démoli en 1749. Conçu comme résidence de campagne et lieu de réception, le château se distingue par son luxe : le rez-de-chaussée réunit quatre grandes salles d'apparat et les vingt-trois chambres sont chacune dotées d'un cabinet de toilette, d'une garde-robe et d'une chambre de domestique, ce qui en fit un lieu de réception et de chasse prisé. À la veille de la Révolution, Dezallier d'Argenville en fit la description; pendant la Révolution le mobilier fut dispersé et le château transformé en hôpital militaire. Mathieu Louis Molé entreprit au XIXe siècle la remise en état de la demeure, qui revint ensuite, par voie successorale, à Clotilde de la Ferté-Meun puis par mariage à la maison de Noailles; le domaine est resté dans cette famille et Anna de Noailles y fit de longs séjours. Le château et son parc, avec l'ensemble des parties bâties, sont protégés en tant que monument historique depuis l'arrêté du 9 mars 1989. Le parc et l'intérieur sont accessibles au public chaque année du 1er juillet au 9 août de 8 h à 14 h, ainsi que lors des Journées européennes du patrimoine, la visite étant libre et payante (3 €), sous réserve de privatisation éventuelle ces jours-là.

Depuis la route D316, l'entrée se signale par une grille flanquée de deux pavillons de garde antérieurs au château; de plan carré, ils comprennent une pièce au rez-de-chaussée et une mansarde éclairée par de grands oculi et surmontée d'une corniche en hémicycle. Les douves en murs de pierre, non remplies d'eau, entourent la totalité du domaine et font partie des éléments protégés, tandis que l'église Saint‑Eutrope et deux anciens pavillons de domestiques, lourdement remaniés, se situent en dehors de ce périmètre. À gauche de l'avant-cour, les grandes écuries en brique et moellons s'organisent autour d'une cour ouverte avec deux ailes en retour d'équerre; ce corps, couvert d'ardoises et de facture sobre du XVIIe siècle, abrite notamment la chartrie dans son aile occidentale. À l'ouest, une fontaine-abreuvoir de style classique, surmontée d'un poisson sculpté, occupe le centre d'une composition qui inclut les petites écuries à toit mansardé, une glacière semi-enterrée et un pavillon sans étage, vestige du précédent château, qui abrite aujourd'hui la mairie d'Épinay-Champlâtreux; l'orangerie à droite de l'avant-cour a été détruite au début du XIXe siècle.

Bâti sur une partie de l'ancien château démoli en 1750, l'édifice est un exemple homogène de style rocaille dont les élévations s'inspirent du château d'Asnières. La composition comprend un pavillon central polygonal côté jardin, deux ailes latérales de quatre travées et des pavillons d'angle; le rez-de-chaussée réunit les pièces de réception, l'oratoire et la bibliothèque, les étages accueillent les chambres et la mansarde est réservée au personnel. Le toit d'ardoise, formé en coupole aux extrémités du pavillon central, abrite encore deux niveaux de combles supplémentaires, le troisième comprenant six chambres et le quatrième un appartement. La façade orientale côté cour présente un pavillon central à colonnes doriques et ioniques superposées, couronné d'un fronton triangulaire, tandis que la façade occidentale côté parc reprend la même organisation mais avec un corps central polygonal précédé d'un perron et coiffé d'une toiture en abat-jour à forte valeur décorative. Le décor sculpté, aujourd'hui partiellement disparu, est particulièrement riche sur la façade occidentale où figurent notamment Diane et des scènes de chasse et de pêche; subsistent aussi des cartouches et des mascarons de qualité, ainsi que des lucarnes ornées de volutes et d'agrafes. L'enchaînement des vestibules et salons s'effectue autour d'un vestibule oriental qui communique par portes-fenêtres avec un vestibule ovale occidental servant de salon d'été; une statue du président Molé, copie de celle du Parlement de Paris, trône au centre du second vestibule, don de Louis‑Philippe en remerciement d'un conseil des ministres tenu au château en 1838. L'oratoire présente un décor à l'antique en trompe-l'œil et l'escalier d'honneur conserve une rampe en ferronnerie du XVIIIe siècle. Les appartements comprennent une grande salle à manger, des pièces privées et la bibliothèque originelle avec des rayonnages en hémicycle; le "Salon bleu" se distingue par des boiseries rocaille d'une grande finesse et le décor de plusieurs chambres d'étage est en grande partie préservé, dont la chambre de la comtesse Molé, intégralement tendue d'un rare papier peint chinois peint à la main.

Les jardins initiaux à la française conçus par Chevotet furent remplacés en 1823 par un parc paysager à l'anglaise dessiné par les frères Thouin; des restitutions partielles depuis 1930 ont permis de retrouver le dessin de l'avant-cour, de la grande allée menant au château et d'une partie des jardins occidentaux, qui offrent une vaste perspective sur le bois de Champlâtreux ponctuée d'un petit bassin rond. Les détails des parterres à la française ont disparu mais les cyprès plantés autour des anciens dessins permettent d'en deviner les grandes lignes, tandis que le jardin anglais au nord est presque intact.

Le château de Champlâtreux a servi de modèle à des constructions postérieures telles que le château d'Artigny et le château de Saint-Thaurin. Vingt-et-un films ainsi que plusieurs téléfilms, courts-métrages et clips ont été tournés au château jusqu'en 2010, et d'autres tournages ont eu lieu ensuite; parmi les réalisations qui y ont été filmées figurent Je chante et Entrée des artistes (1938), Boule de Suif (1945), Coup dur chez les mous (1955), Le Bourgeois gentilhomme (2009), le clip L'assasymphonie (2009), le clip Minuit de Lenni-Kim (2019), le film Jeanne du Barry (2022) et des clips récents en 2023 et 2024.

Liens externes

Conditions de visite

  • Conditions de visite : Ouvert toute l'année
  • Période d'ouverture : Horaires, jours et tarifs sur le site du château ci-dessus.