Origine et histoire du Château de Charly
Le château de Charly, ancien château fort parfois appelé olim Charleu, est d’origine médiévale ; il a été remanié au XVIIIe siècle et mutilé au XIXe siècle. Il se dresse sur la commune de Charly, au sud de la métropole de Lyon, en région Auvergne-Rhône-Alpes, et fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 7 juin 1926. La terre de Charly fut acquise en franc-alleu en 1239 par le chapitre de Saint-Just d’Hugues de Chavannes, et le château aurait servi de résidence au pape Innocent IV entre 1244 et 1251. Au début du XIVe siècle, la châtellenie appartenait à Pierre Miriboilli ; en 1323 Guillemet entreprit des travaux après la rétrocession de la juridiction par l’abbé d’Ainay, et en 1362 la forteresse résista à une attaque des Tard-Venus. Vers 1470, la seigneurie passa par mariage à la famille de Bocsozel, où l’on trouve notamment Antoine et André, qui contractèrent des alliances avec les familles Jossard et de Monestier. En 1501, la famille Thurin prit possession du fief ; André de Thurin, seigneur de Jarnosse, épousa Charlotte du Crozel, et son fils François fut seigneur de Jarnosse et premier panetier du royaume de 1560 à 1582. En 1559 Thomas Gadagne, seigneur de Beauregard, acheta la seigneurie ; son fils Claude, dit le « cadet de Beauregard », en fut l’héritier au début du XVIIe siècle. La famille Sève intervint dans la première moitié du XVIIe siècle avec Luc, échevin en 1623, dont les filles Anne et Marie partagèrent la seigneurie en 1648 après leurs mariages. Antoine de Serre, conseiller d’honneur à la cour des monnaies, détint la seigneurie de 1686 à 1723 ; au XVIIIe siècle elle passa aux Pianelli de la Valette puis aux Barbier des Landes, dont Paul Barbier des Landes fut détenteur jusqu’à la Révolution. Le château fut saisi et mis sous séquestre en 1793 ; en 1829 les sœurs Saint-Charles installèrent une école dans le domaine, et aujourd’hui les bâtiments accueillent l’école maternelle privée Saint-Charles. Au XVIe siècle, le domaine était décrit comme « chasteau fossoyé à quatre tours » et comprenait ponts, colombier, pressoir, étables, granges, jardin, verger, vivier, prés, vignes et terres labourables. L’ensemble comporte deux donjons carrés — l’un crénelé, l’autre pourvu de mâchicoulis et de poivrières d’angles — reliés par un logis rectangulaire, et précédé d’une enceinte flanquée au nord de deux tourelles rondes à mâchicoulis encadrant la porte d’entrée surmontée d’une bretèche. Il existait autrefois deux tours rondes protégeant un pont-levis et des douves qui sont aujourd’hui comblés. Le château est une propriété privée et ne se visite pas.