Origine et histoire du Château de Château-l'Évêque
Le château de Château‑l'Évêque, aussi appelé château Saint‑Vincent, est situé sur la commune de Château‑l'Évêque, en Dordogne (Nouvelle‑Aquitaine). Établi au nord du bourg, à proximité de la route départementale 939, il domine le ruisseau du Mesplier, petit affluent de la Beauronne. Bâti sur un promontoire rocheux en bordure sud‑est de ses jardins et à l'ouest de l'église paroissiale Saint‑Julien, l'édifice possédait autrefois une chapelle castrale. Propriété privée ouverte à la visite, il est protégé au titre des monuments historiques.
La construction débute au XIVe siècle ; le site est mentionné dès 1329 sous les appellations Castrum Episcopi ou Episcopale. En 1384, l'évêque Pierre Tizon y décède et est inhumé dans la chapelle castrale. Jusqu'à la Révolution, le château sert de maison de campagne et parfois de résidence habituelle aux évêques de Périgueux, qui l'utilisent aussi pour surveiller la route de Périgueux à Brantôme et Angoulême. Des campagnes de construction et d'aménagement se succèdent aux XVe et XVIe siècles, Guy de Castelnau faisant édifier un nouveau logis vers 1515 et ouvrant des baies à meneaux en 1520. Dans la seconde moitié du XVIe siècle, le château est attaqué à plusieurs reprises par les Huguenots et, le 14 juillet 1575, l'évêque Pierre Fournier y est assassiné par ses domestiques. Le 23 septembre 1600, Vincent de Paul y est ordonné prêtre par l'évêque François de Bourdeilles, soit dans la chapelle castrale, soit dans un oratoire logé dans une tourelle. À la Révolution, le domaine est vendu comme bien national et certains éléments défensifs sont supprimés. En 1923, Jenny Sacerdote achète le château, le remet en état, aménage les jardins et y cultive une roseraie réputée ; elle y organise de nombreuses réceptions et défilés. Le château est inscrit aux monuments historiques le 27 octobre 1938. Dans la seconde moitié du XXe siècle il a brièvement fonctionné comme hôtel‑restaurant sous le nom de château Saint‑Vincent et, en 1988, a accueilli le siège social d'une société dénommée « Compagnie Périgourdine » mise en liquidation en 1992.
Implanté sur un éperon rocheux, il commandait autrefois les vallons de la Beauronne et du Mesplier, ce dernier alimentant les douves. Plusieurs défenses ont disparu, notamment un fossé taillé dans le roc à l'ouest qui isolait le château, un donjon et des murs côté sud ; au nord, les douves pouvaient être agrandies par inondation. L'édifice actuel s'organise en plusieurs logis parallèles et asymétriques orientés est‑ouest, accolés les uns aux autres et flanqués à l'ouest d'un pavillon, complétés par plusieurs tours. Côté sud, deux tourelles octogonales dépassent la toiture, l'une abritant un escalier à vis, et plusieurs tours renferment des escaliers ; leurs portes d'accès, datées du XVe siècle, sont sculptées et ornées de statuettes, de niches et de pinacles dont certains ont été martelés. Plusieurs parties sont couronnées de mâchicoulis et de créneaux, la plupart des fenêtres sud présentent des meneaux et l'ensemble est couvert de toitures pentues en tuiles. Parmi les décors originaux subsistent les armoiries de Guy de Castelnau sur le logis qu'il fit construire et un plafond peint aux armes de Monseigneur Guillaume Le Boux dans un oratoire logé dans une tourelle à encorbellement.
D'anciens communs et éléments défensifs ont été remplacés par des jardins ; en 1873 le parc était estimé à 43 hectares et, réduit depuis, le domaine couvre 17 hectares en 2017. Il comprend une allée cavalière de 300 mètres, un parc à l'anglaise et un jardin à la française.