Origine et histoire du Château de Châteaubriant
Le château de Châteaubriant, mentionné pour la première fois entre 1030 et 1042, a été fondé au XIe siècle et s’est élevé dès l’origine comme un point fort des marches de Bretagne. Conçu initialement autour d’un donjon, il a été agrandi et renforcé durant le Moyen Âge pour défendre le duché face aux fiefs voisins, notamment l’Anjou. Au fil des siècles, de larges campagnes de construction et de transformation ont façonné l’ensemble : enceintes, tours à archères, châtelet, chapelle et logis ont été édifiés ou remaniés du XIIIe au XVe siècle. La baronnie, élevée au XIIe siècle, passa successivement aux familles de Dinan, de Montfort-Laval, puis aux Laval, aux Montmorency et enfin aux Condé, traduisant l’importance politique et seigneuriale du lieu. En 1488, le château fut assiégé et partiellement démantelé lors de l’intervention du roi Charles VIII, événement qui marqua un tournant ; ses fonctions militaires déclinaient progressivement au profit d’une vocation plus résidentielle. Dans la première moitié du XVIe siècle, après des réparations et des aménagements pour le confort, un « Château‑Neuf » de style Renaissance fut construit dans la basse‑cour, comprenant logis, galeries et jardins. Jean de Laval engagea d’importants travaux entre 1524 et le début des années 1530, auxquels s’ajoutèrent des réalisations attribuées ensuite à Anne de Montmorency dans les années 1540. Les progrès de l’artillerie entraînèrent aussi l’adaptation des défenses : bastion, demi‑lunes et casemates vinrent compléter les anciens dispositifs. Durant les guerres de Religion, le château connut plusieurs sièges et démantèlements partiels, qui aggravèrent son déclin comme résidence princière. Après la Révolution, la propriété changea de mains à plusieurs reprises ; transformé en caserne et en divers services, il fut progressivement utilisé par les administrations locales. Racheté par le département en 1853, le monument accueillit longtemps tribunaux, administrations et services publics, tandis que des campagnes de restauration ponctuelles se déroulèrent aux XIXe et XXe siècles. Réquisitionné pendant la Seconde Guerre mondiale, le château subit en 1944 des destructions notamment sur une aile des logis Renaissance ; des réparations furent ensuite conduites au titre des dommages de guerre. À partir des années 1950, puis de façon plus soutenue depuis les années 1970, des fouilles et des restaurations ont permis de consolider le donjon, de rendre accessibles la chapelle et certains cheminements et d’ouvrir des espaces au public. La fermeture du tribunal en 2009 et le départ des services de sous‑préfecture en 2012 ont achevé la transformation du site en équipement patrimonial entièrement consacré au tourisme et à la médiation. Aujourd’hui propriété du conseil départemental, le château conserve un ensemble médiéval et Renaissance largement lisible et fait l’objet d’un accueil et d’actions culturelles destinés à valoriser son histoire et son architecture.