Château de Châteaudun dans l'Eure-et-Loir

Patrimoine classé Patrimoine défensif Château de la Loire Château fort

Château de Châteaudun

  • Place Jehan de Dunois
  • 28200 Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Château de Châteaudun
Crédit photo : Patrick GIRAUD - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XIIe siècle, XVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Le château : classement par arrêté du 6 juillet 1918 - Les parcelles 207 et 212 sises au pied du château : inscription par arrêté du 14 octobre 1946 - Les abords du château (cad. L 699 à 702) : classement par arrêté du 2 avril 1947 - Les parcelles cadastrales 133 à 143, 145 à 157 constituant le cloître de Luynes aux abords du château : inscription par arrêté du 2 avril 1947

Origine et histoire du Château de Châteaudun

Le château de Châteaudun, édifié au XIIe siècle et remanié aux XVe et XVIe siècles, compte parmi les édifices civils les plus remarquables de la fin du XVe et du début du XVIe siècle. Il occupe l'extrémité d'un éperon rocheux dominant l'ancien gué et le lit du Loir, autour duquel la vieille ville s'est développée. Les abords sont demeurés globalement inchangés depuis le XVIIe siècle ; les jardins qui s'étendent entre le château et le Loir conservent leur tracé ancien, avec gloriettes, allées de vieux tilleuls et un mur de quai le long du fleuve. Le pont franchissant le Loir fut détruit par les Allemands en août 1944 ; l'explosion déstabilisa des parties hautes du monument, redressées toutefois sans démontage. Au pied du château, sur les piles de l'ancien moulin du XVIe siècle, une usine élévatoire des eaux utilise la chute d'eau pour des besoins industriels, prolongeant la fonction hydraulique du site. Le donjon cylindrique, élevé vers 1180 par Thibaut V, est le noyau le plus ancien : il présente 17 m de diamètre, 31 m sous toiture, 42 m au total et des murs d'environ 4 m d'épaisseur. Il comporte trois niveaux ; le rez-de-chaussée, destiné au stockage des vivres, n'était accessible que depuis l'étage supérieur par un puits, et l'accès principal se trouvait à 10 m de hauteur, relié aujourd'hui aux combles de la chapelle. Le toit en ardoise, reposant sur une charpente très massive, a été ajouté par Jean de Dunois. Jean de Dunois transforma le château en résidence en faisant édifier, à partir de 1452, une chapelle et un corps de logis gothique ; l'aile ouest dite « aile Dunois », construite entre 1459 et 1468, compte cinq niveaux, un grand escalier gothique et une rare salle de justice de l'Ancien Régime conservée. La Sainte-Chapelle, élevée par étapes sous Dunois entre 1451 et 1493, comprend chœur et chapelle haute, nef, oratoire sud et clocher ; la chapelle basse abrite une quinzaine de statues attribuées aux ateliers de la Loire et une fresque du Jugement dernier de Paul Goybault datée de 1467. L'aile Longueville, conçue comme transition entre le gothique flamboyant et la Première Renaissance, voit ses soubassements construits par François Ier d'Orléans-Longueville entre 1469 et 1491 et ses étages supérieurs achevés par ses descendants au début du XVIe siècle ; elle comprend une grande salle basse de 300 m2 et un escalier de style Renaissance aux motifs italianisants dont l'ouverture forme une loggia. Les parties hautes de cette aile, lucarnes et garde-corps, furent très endommagées et démolies en 1770, puis partiellement restituées au XXe siècle ; le sommet de l'escalier était décoré de plomb de faitage et de figures de Mélusine évoquant l'ascendance des Longueville. L'ensemble superpose harmonieusement l'architecture militaire médiévale et les styles gothique et Renaissance, et la disposition intérieure avec larges baies fait du château un des premiers exemples d'architecture de plaisance en France, comparable aux châteaux de Montsoreau et au palais Jacques-Cœur. Sur le plan historique, une forteresse fut restaurée au Xe siècle par le vicomte Geoffroy de Châteaudun, puis le donjon fut élevé par Thibaut V vers 1180. En 1391 Guy II de Châtillon vendit les comtés à Louis d'Orléans, et après l'assassinat de ce dernier en 1407 ils revinrent à Charles d'Orléans, qui offrit le château en 1439 à Jean de Dunois. Les travaux se poursuivirent après Dunois sous la conduite de l'entrepreneur Nicole Duval, puis des ducs de Longueville qui poursuivirent l'édification jusqu'en 1518. À l'extinction de la maison de Longueville en 1694, le château revint aux ducs de Luynes ; à moitié abandonné, il servit de refuge après l'incendie de la ville en 1723, puis la chapelle fut pillée et les bâtiments occupés comme caserne pendant la Révolution. Des restaurations furent entreprises en 1866 par le duc Théodoric de Luynes avec l'architecte Frédéric Debacq ; le monument fut à nouveau endommagé lors de la bataille de Châteaudun en 1870, puis acquis par l'État en 1938 pour une restauration dirigée par J.-M. Trouvelot. Parfaitement conservé, le château est géré par le Centre des monuments nationaux et protégé au titre des monuments historiques. Le mobilier inclut, dans les appartements de Françoise d'Alençon situés dans l'aile Longueville, une tenture de soixante-dix tapisseries dont une série de sept pièces classée représentant L'Histoire de Clorinde et Tancrède d'après Le Tasse. Au rez-de-chaussée de la même aile, les appartements ducaux présentent la tenture de l'Ancien Testament, sept pièces tissées en laine et soie à Paris dans le faubourg Saint-Marcel entre 1640 et 1650 d'après Simon Vouet, conçues pour couvrir entièrement les murs d'une salle. Le château a inspiré des artistes et figure dans plusieurs œuvres conservées au musée des Beaux-Arts et d'Histoire Naturelle de Châteaudun, notamment des vues de François-Edme Ricois et Prosper Galerne entre 1872 et 1882. Parmi les protections, le château est classé au titre des monuments historiques depuis le 6 juillet 1918 ; les parcelles au pied du château sont inscrites depuis le 14 octobre 1946, et les abords ainsi que le cloître de Luynes sont protégés depuis le 2 avril 1947. Une visite de la duchesse de Dino en août 1836 souligne la beauté du site et des parties gothiques restaurées, tout en notant quelques aménagements intérieurs jugés excentriques par la visiteuse.

Liens externes