Origine et histoire du Château de Châteauneuf
Le château de Châteauneuf, actuellement musée, est un ancien château-fort du XIIe siècle situé sur la commune de Châteauneuf en Côte-d'Or, en Bourgogne-Franche-Comté. Édifié sur un éperon calcaire à 475 mètres d'altitude, il mesure environ 75 mètres de long sur 35 mètres de large et domine la vallée du canal de Bourgogne ; il se trouve à proximité de Pouilly-en-Auxois et de l'autoroute A6, à 43 km de Dijon. La forteresse contrôlait autrefois le passage d'une voie remontant le versant séquanien par l'Armançon puis redescendant vers la vallée de l'Ouche, Dijon et la Saône. Le château primitif, appelé « castrum novum », fut bâti dans la seconde moitié du XIIe siècle pour Jean, fils cadet du seigneur de Chaudenay ; seul le donjon carré subsiste de cette phase. Vers 1175, Jean s'y installe et prend le nom de Châteauneuf. Face aux menaces de la guerre de Cent Ans, les seigneurs de Châteauneuf entourent le donjon d'une puissante enceinte ; le plan défensif d'ensemble, constitué au XIVe siècle, reste encore lisible aujourd'hui. Après l'exécution de la dernière héritière, Catherine, en 1456, la seigneurie est confisquée par le duc de Bourgogne Philippe le Bon, qui la remet à son conseiller Philippe Pot. Philippe Pot engage une importante campagne de travaux : il fait adosser un grand logis et un second logis à la courtine, remanie la tour sud‑ouest, ouvre une porte à pont‑levis dans la courtine sud‑est et fait construire une chapelle dédiée à Notre‑Dame et saint Jean, consacrée en 1481. Les aménagements de cette période, marqués par le gothique flamboyant, portent la devise de Philippe Pot « Tant L Vault » à plusieurs endroits. Après la mort de Philippe Pot, la forteresse passe par diverses alliances et héritages, notamment aux Vienne‑Commarin, qui aménagent quelques appartements et reprennent la façade du logis, puis change de mains à plusieurs reprises jusqu'au XIXe siècle. Le château est classé au titre des monuments historiques par l'arrêté du 10 décembre 1894. Des travaux de consolidation sont menés en 1902 par l'architecte Charles Suisse. Donné à l'État en 1936 par le comte Georges de Vogüé, il reçoit en août 1939, conformément au plan de la direction des musées de France, 912 œuvres et des documents de la bibliothèque municipale et des archives départementales de Dijon pour les mettre à l'abri. Durant le dernier quart du XXe siècle, les salles du premier étage sont réaménagées et plusieurs campagnes de restauration sont conduites, notamment la pose d'une toiture sur le logis dit de Philippe Pot, jusque‑là à ciel ouvert. La propriété, alors détenue par l'État, est transférée au conseil régional de Bourgogne par convention signée le 14 septembre 2007. Le plan du château présente une enceinte oblongue flanquée de tours cylindriques datant du XIIIe siècle, reliées par des courtines qui suivent la rupture de pente ; un petit village fortifié protégeait les abords du côté du plateau. Le logis et la chapelle, de style gothique, ainsi que le donjon, illustrent l'évolution de l'architecture militaire et résidentielle du XIIe au XVe siècle.
