Château de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine en Ille-et-Vilaine

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine

  • Chemin Bertrand du Guesclin
  • 35430 Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine
Château de Châteauneuf-dIlle-et-Vilaine
Château de Châteauneuf-dIlle-et-Vilaine
Château de Châteauneuf-dIlle-et-Vilaine
Château de Châteauneuf-dIlle-et-Vilaine
Château de Châteauneuf-dIlle-et-Vilaine
Château de Châteauneuf-dIlle-et-Vilaine
Crédit photo : Pymouss - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Eléments bâtis du château et terrains correspondant à l'ancien jardin (cad. AB 64 à 66, 68 à 79, 81, 82, 93, 94, 335, 363, 364) : classement par arrêté du 2 octobre 1992 ; Les parties de l'ancien parc du château de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine figurant au cadastre de la commune de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine section E parcelles n°63 et 361, et au cadastre de la commune de Saint-Père-Marc-en-Poulet section E parcelles n°191 à 196, 201, 240, 257, 260, 262, 445 à 447, 516, 738, 768, 797, 799, 801 et 804 (parcelles représentées sur le plan joint à l'arrêté) : inscription par arrêté du 8 octobre 2021

Origine et histoire du Château de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine

Le château de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine se situe sur un promontoire rocheux dominant les anciens marais de la vallée de la Rance et ceux de Saint-Coulbant, et il contrôle le passage étroit qui reliait au Moyen Âge Rennes à Saint-Malo. Le site, partagé entre les communes de Châteauneuf-d'Ille-et-Vilaine et Saint-Père, est complexe et comprend des éléments d'époques très différentes imbriqués les uns dans les autres. L'existence d'un château à cet emplacement est attestée dès 1117 ; il était alors nommé château de Bure ou Castellum de Noës et, aux XIe–XIIe siècles, comprenait un donjon rectangulaire et plusieurs mottes castrales. Le donjon, de type anglo-normand, aurait été édifié sous l'autorité d'Henri Ier, avec l'accord de Conan III, témoignant de l'influence anglo-normande en Bretagne. Reconstruit en 1353 sous le nom de Châteauneuf de la Noë, puis relevé en 1441, l'ensemble médiéval a évolué sous la famille de Rieux qui, à partir du XVe siècle, adjoignit tours rondes, fossés et levées de terre ; de cette époque subsistent principalement la tour nord et des fragments de courtine. Au milieu du XVIe siècle Jean de Rieux transforme la forteresse en résidence seigneuriale et réaménage la chapelle, devenue l'église Saint-Nicolas avec deux chapelles latérales. Occupé pendant les guerres de la Ligue, le château est repris en 1592 puis démantelé sur ordre du roi en 1594. Reconstruit à partir de 1611 par la famille de Rieux — l'architecte Thomas Poussin est parfois cité — le site reprend une configuration moins strictement militaire, avec le tracé de l'enceinte précédente complété d'un pont-levis et d'une barbacane. Deux châteaux coexistent sur le site : l'ancien château plus au sud et un Petit Château édifié par les Rieux au début du XVIIe siècle, entre l'église et l'ancienne forteresse ; ce Petit Château, précurseur des malouinières, est décrit à la fin du XVIIe siècle comme un bâtiment de trois pavillons sur trois niveaux. La seigneurie passe ensuite à la famille de Béringhen à la suite d'une vente judiciaire en 1681, puis au XVIIIe siècle à l'armateur Etienne-Auguste Baude de la Vieuville, qui entreprend d'importantes transformations pour en faire une résidence de plaisance. Vers 1740-1750 le vieux donjon et la quasi-totalité de l'enceinte médiévale sont démolis, des pierres servent à construire des écuries, la cour est surélevée et deux bâtiments de communs sont édifiés pour encadrer l'ancien château ; l'un abritait les écuries et l'orangerie, l'autre servait de logement au sénéchal de la juridiction. Des aménagements intérieurs datent aussi du XVIIIe siècle : lambris de style Louis XV, cheminées en marbre et percements de fenêtres dans le corps central du XVIIe siècle. Le parc, organisé à la française, comprenait un étang dit le Miroir d'environ 3 300 m², un grand canal long de 580 mètres et plusieurs autres plans d'eau ; il s'étendait sur plus d'un kilomètre jusqu'à la Rance et était l'un des plus importants de Haute-Bretagne au XVIIIe siècle. Deux bustes en marbre qui ornaient les jardins sont aujourd'hui conservés au château du Bois-Bide à Pocé-les-Bois, et une partie des jardins ainsi que certains bâtiments sont classés au titre des monuments historiques depuis le 2 octobre 1992. Le parc a été ouvert au public en 1890 ; le cadastre de 1809 mentionne également un colombier au sud-ouest du château. Aujourd'hui le site conserve des vestiges médiévaux et des aménagements d'époque moderne qui témoignent de ses nombreuses phases d'évolution.

Liens externes