Château de Chatelars à Meursac en Charente-Maritime

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Chatelars

  • Château de Chatelars
  • 17120 Meursac
Propriété privée

Frise chronologique

Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1411
Première mention écrite
XVe siècle
Construction initiale
XVIe siècle
Période de la Renaissance
1683
Décès de Marie-Diane Joubert
1885
Première restauration
1929
Seconde restauration
1948
Troisième restauration
2001
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Les façades et les toitures du logis, la tour d'escalier du logis et sa tourelle en encorbellement attenante, en totalité (cad. C 546) : inscription par arrêté du 19 septembre 2001

Personnages clés

Perrinet de Chailly Seigneur de Châtelard au début du XVe siècle.
Hélie du Gua Propriétaire du château à partir de 1411.
Marie de Montgaillard Héritière du château par alliance avec Joseph de Montgaillard.
Marie-Diane Joubert Gouvernante des enfants naturels de Louis XIV et de Madame de Montespan.
Françoise Thérèse de Voyer de Dorée Fille de Marie-Diane Joubert, brièvement maîtresse de Louis XIV.
Marguerite-Thérèse Montaury Entrepreneur de la première grande campagne de restauration du château en 1885.
Michel Bridet Architecte responsable de la seconde campagne de restauration en 1929.
André Morisseau Architecte en charge de la troisième restauration en 1948.

Origine et histoire du Château de Chatelars

Le château de Chatelars, situé à Meursac en Charente‑Maritime, est un édifice de la première Renaissance au caractère archaïque rappelant les petits châteaux médiévaux. Son corps de logis rectangulaire, à un étage et couvert d'une haute toiture, est flanqué en façade ou à l'angle d'une tour d'escalier en vis hors‑d'œuvre. De larges fenêtres à croisillons, scandées de pilastres, se superposent en travées et sont couronnées par une haute lucarne pendante sommée d'un amortissement en pierre. Le bâtiment comporte une grosse tour polygonale; à l'intérieur, l'escalier en vis en pierre est voûté d'ogives et dessert une salle haute accessible par une tourelle.

Un premier document daté de 1411 situe la terre de Châtelard, dont les seigneurs furent vassaux de ceux de Cozes aux années 1360; Perrinet de Chailly porte alors le titre de seigneur. Il laisse pour héritiers Raymond et Isabeau de Lyleau, qui transmettent Châtelard à Hélie du Gua, propriétaire dès 1411. La famille du Gua conserve Châtelard près de deux cents ans et se divise en deux branches : l'aînée reste à Châtelard, le rameau cadet se fixe sur le fief de Mons, à Royan, où naît probablement Pierre du Gua. Après la mort d'Antoine du Gua, dernier représentant de la branche de Châtelard, le château revient à sa sœur Marie, épouse de Joseph de Montgaillard, puis à leur fille Marie de Montgaillard qui épouse Louis Joubert.

Par alliance, Châtelard passe ensuite à Marie‑Diane Joubert, héritière des terres de Chaillonnay et de Châtelard, qui épouse René de Voyer de Paulmy; les Voyer de Paulmy, menant une vie de cour, n'entretiennent le château qu'à minima. Marie‑Diane, devenue gouvernante des enfants naturels de Louis XIV et de madame de Montespan, meurt à Versailles en 1683 et laisse trois fils morts sans postérité. En 1681, sa fille Françoise Thérèse de Voyer de Dorée est brièvement la maîtresse de Louis XIV; le château échoit à l'une de ses sœurs, Angélique de Voyer, épouse de Michel‑Antoine Tambonneau. Après plusieurs successions complexes, Châtelard revient à Guillaume‑Egon Tambonneau, chanoine et prieur de Conflans‑Sainte‑Honorine, puis, à sa mort, à de nombreux héritiers qui cèdent la terre en 1753 à Louis Daulnis, seigneur local établi à La Mothe‑Meursac.

Transmis à la fille de Louis Daulnis, Jeanne, morte sans postérité, le domaine est acquis en 1810 par Jean‑Baptiste Bigot, prêtre; celui‑ci meurt en 1841 et laisse l'héritage à l'abbé Pohu, qui vend le château en 1885 à Marguerite‑Thérèse Montaury. Marguerite‑Thérèse, mariée à Jean‑Baptiste‑Emile Payen, entreprend la première grande campagne de restauration. Une seconde campagne, conduite en 1929 par l'architecte Michel Bridet pour le compte d'Emile‑Jacques‑Marie‑Louis Rouyer‑Guillet, corrige certains excès des travaux antérieurs. Une troisième restauration est menée en 1948 sous la direction de l'architecte André Morisseau pour effacer les traces de l'occupation allemande et du passage de l'armée française entre 1940 et 1945. L'immeuble est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 19 septembre 2001.

Les principales références et ressources évoquées comprennent la base Mérimée, plusieurs études et ouvrages sur les châteaux et demeures de la Charente‑Maritime (notamment les travaux de Frédéric Chasseboeuf, de l'Association Promotion Patrimoine, de Jean‑Pierre Naudé des Moutis et de Robert Colle) ainsi que les portails départemental et national consacrés au patrimoine.

Liens externes