Château de Châtigny à Fondettes en Indre-et-Loire

Patrimoine classé Château de style néo-gothique Demeure seigneuriale Château de style néo-Renaissance

Château de Châtigny

  • 2 Rue de Chatigny
  • 37230 Fondettes
Château de Châtigny
Château de Châtigny
Château de Châtigny
Château de Châtigny
Château de Châtigny
Château de Châtigny
Crédit photo : Yricordel - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Frise chronologique

Antiquité
Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
300
400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
IIIe siècle
Construction villa gallo-romaine
Fin du XVe siècle
Construction du château
1855
Restauration majeure
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Les vestiges gallo-romains ; le portail d'entrée et sa courtine ; les façades et toitures ; les façades et toitures des communs néo-gothiques ; le mur de soutènement de la terrasse à l'ouest (cad. CD 149, 150) : inscription par arrêté du 16 juin 2006

Personnages clés

Duc d'Ulceda et d'Escalona Responsable de la restauration du château en 1855.

Origine et histoire du Château de Châtigny

Le château de Châtigny, situé à Fondettes (Indre‑et‑Loire) au flanc d'un coteau dominant la vallée de la Loire, est classé au titre des monuments historiques depuis 2006. Le domaine occupe la partie sud‑ouest de la commune et est borné par la rue de Châtigny à l'est et au nord‑est, la rue des Roulets à l'ouest et au nord‑ouest, et la RD 76 au sud. À l'ouest de la cour subsistent les vestiges d'une villa gallo‑romaine d'époque tardive, apparentée au IIIe siècle, qui servent encore de fondations côté sud sur plus de quatre mètres de hauteur. Cette villa de plan carré, de 33 sur 33 mètres et orientée vers la Loire, comportait quatre pièces dont les sols étaient ornés de mosaïques géométriques alternant motifs végétaux et de poissons, complétées par des carrés en pâte de verre. La première salle, fouillée en 1890, présente des maçonneries partiellement décorées avec plusieurs types de marbre — un marbre blanc, un marbre provenant de Sarrancolin (Hautes‑Pyrénées) et un porphyre vert et rouge — ; la seconde salle est enduite d'un mortier gris‑bleu nuancé de jaune et cantonnée d'une plinthe striée de lignes rouges et bleues. À l'ouest de la cour apparaissent également les restes d'une piscine intérieure, d'un bassin extérieur octogonal, d'un hypocauste et de sols en mosaïque, dont des éléments ont été confiés au musée archéologique de Touraine. La qualité des mosaïques, attestée par la provenance lointaine de certaines pierres (Asie, Italie, Pyrénées), et l'ampleur des installations (piscines, système de chauffage) témoignent d'un confort et d'une richesse élevés au IIIe siècle, si bien que certains auteurs ont émis l'hypothèse de bains publics en liaison avec la voie romaine reliant Tours à Saumur. Le site est mentionné au haut Moyen Âge sous les formes latines Catiniacus (862, 920, 922) puis Casatanetus (938). Le château, probablement bâti en 1487 — certains spécialistes préférant toutefois une datation au début du XVIe siècle — se compose de deux ailes en retour d'équerre cantonnées de tours circulaires et d'une courtine prolongeant l'aile est qui ferme la cour au nord. L'aile est est prolongée par une partie plus élevée accolée au pignon nord, ornée de damiers, et les murs épais de cette élévation laissent supposer des bases anciennes. La courtine nord renferme une porte fortifiée de plain‑pied dont le pont‑levis a disparu ; la courtine ouest a été supprimée après la fin du XVIIIe siècle pour ouvrir la cour sur les jardins et le parc. Les murs en pierre de taille, de grand appareil, sont ornés au niveau des pignons et dans les parties hautes des tours d'un décor de damiers alternant brique et pierre, un appareillage rare en Touraine. Quelques baies conservent leur décor de la fin du XVe siècle, d'autres ont été percées ou agrandies à l'époque classique ou au XIXe siècle, et les façades intérieures ont été éclairées par des baies reprises ou créées à la fin du XIXe siècle dans un style néo‑gothique flamboyant. La courtine nord‑est a reçu un crénelage et son portail a été en partie reconstruit ; une cuisine formant terrasse a été adjointe à l'aile est et un niveau de terrasse aménagé à l'époque classique se prolonge vers l'ouest. Des communs néogothiques ont été réédifiés vers l'ouest et le parc paysager se développe au nord et à l'ouest de l'édifice. Après une longue période d'abandon au XVIIIe siècle et un état de délabrement important, le château a été entièrement restauré en 1855 par le duc d'Ulceda et d'Escalona, qui a percé de nouvelles fenêtres et fait édifier de nouveaux communs, conférant à l'ensemble son caractère résidentiel. À l'exception d'une période durant la Seconde Guerre mondiale où il a accueilli une maison de repos, le château est depuis lors une résidence privée. Les vestiges romains, le parc et les abords du château sont ouverts à la visite quarante jours par an, en juillet, août et septembre.

Liens externes