Origine et histoire du Château de Chazay
Le château de Chazay-d'Azergues, ancien château fort du XVe siècle, se dresse sur la commune de Chazay-d'Azergues dans le département du Rhône, en région Auvergne‑Rhône‑Alpes. La porte sculptée du rez-de-chaussée et la cheminée du premier étage, toutes deux du XVe siècle, ont été classées au titre des monuments historiques par arrêté du 4 juin 1923. L'ensemble du château, à l'exception des éléments classés, a été inscrit par arrêté du 19 janvier 1926, et la tour Magat ainsi que les vestiges du château et de l'ancienne église du prieuré bénédictin, dans le périmètre délimité au nord par la place de la Poste, à l'est par l'impasse Paradis, au sud par la rue des Porteries et à l'ouest par les parcelles cadastrales 105, 121 et la rue du Grand‑Four, ont été inscrits par arrêté du 6 janvier 1938. Situé au nord‑ouest de Lyon, il occupe une position dominante à l'entrée de la vallée de l'Azergues et a donné son nom à la commune.
Au milieu du IXe siècle, le roi de Bourgogne Boson fit don de la terre de Chazay à l'abbaye d'Ainay, qui y établit d'abord un petit couvent ; vers 930 l'abbé Raynal Ier devint seigneur de Chazay. Après l'invasion hongroise vers 934, les abbés firent fortifier la place, imposant en retour aux habitants des redevances et des corvées. En 1173, à la suite d'un traité, Chazay passa sous la suzeraineté des archevêques de Lyon, puis en 1220 l'abbé Hugues II devint baron de Chazay. En 1301, à la suite d'un arbitrage du pape, la baronnie, dirigée alors par l'abbé Ancelin Rigaud, fut affranchie de la tutelle de l'archevêque de Lyon et ne dépendit plus que du roi sur le plan temporel et du pape sur le plan spirituel. La défense de la forteresse, mentionnée depuis le XIIIe siècle, fut confiée à un capitaine châtelain nommé par l'abbé ; en 1364 les Tard‑Venus furent mis en déroute à proximité et en 1379 le châtelain Jean du Mas repoussa les Anglais au nord du bourg. Dans la seconde moitié du XIVe siècle, les habitants de Marcilly, Lozanne, Morancé et Lissieu étaient astreints à assurer la garde. En 1418 la forteresse fut occupée par les Bourguignons commandés par le sire de Rochebaron et l'abbé Jean de Barjac dut lever un emprunt pour racheter la ville. Théodore du Terrail, abbé de 1455 à 1505, fit reconstruire le château, et Philibert de Naturel, nommé en 1507 premier abbé commendataire, en acheva l'aménagement. À partir de 1684 les abbés, devenus sécularisés, affermèrent les biens de la baronnie à des bourgeois, puis en 1791 les possessions des abbés furent vendues comme biens nationaux.
La forteresse comprenait trois enceintes : au centre le « castellum » qui regroupait le château proprement dit, l'église, le couvent et la citadelle rasée au XVIIe siècle, avec l'habitation des moines, le palais épiscopal et le logement du capitaine châtelain. Il subsiste un haut logis flanqué de quatre tours d'angle et d'une haute cage d'escalier polygonale ; un châtelet formé de deux tours et précédé d'une barbacane défendait l'accès à cette enceinte. L'ensemble des constructions date principalement des XVe et XVIe siècles, une partie pouvant toutefois être d'origine romane. La seconde enceinte, dite « castrum », correspondait approximativement au bourg actuel et abritait les bourgeois et les seigneurs vassaux des abbés, ainsi que le cimetière, notamment durant la guerre de Cent Ans. La troisième enceinte, dont les remparts donnaient directement sur la campagne et devait subir les premiers assauts en temps de guerre, accueillait artisans, manants et vilains ; l'ensemble comprenait quatre portes et quatre tours. Aujourd'hui, des fortifications ne subsistent que la porte du Castellum, place de la Poste, la porte du Baboin et la tour tronquée près de l'église actuelle, qui appartenait à la seconde enceinte.