Château de Chelé à Hambers en Mayenne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Chelé

  • Le Portail
  • 53160 Hambers
Crédit photo : Simon de l'Ouest - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIIe siècle

Patrimoine classé

En totalité, l'ensemble des éléments, bâtis ou non, en élévation ou encore enfouis, parmi lesquels les vestiges du logis seigneurial, des douves, du portail et de la chapelle Saint-Marc, constitutifs du château, ainsi que les sols et sous-sols de leur terrain d'assiette (cad. WL 27) : inscription par arrêté du 29 janvier 2010

Origine et histoire du Château de Chelé

Le château de Chellé, situé à Hambers (Mayenne), est cité dès 616 dans le testament de saint Bertrand du Mans et réunit aujourd'hui les vestiges d'un important domaine médiéval. On y observe un donjon roman auquel s'est accolée, au milieu du XIIIe siècle, une résidence seigneuriale dont la grande salle conserve des traces de décor peint, ainsi qu'une porterie, une chapelle intégrée au logis et une chapelle extérieure, des douves et un étang ; le site conserve probablement la motte originelle. La région présente un réseau dense de voies gauloises et d'importants matériaux lithiques ont été découverts à proximité ; un monolithe identifié comme stèle gauloise se trouve dans la cour du château. Le ruisseau de Chelé, qui naît à Hambers, alimentait un moulin à farine sur place, rejoint le ruisseau des Bias et parcourt environ 2 300 mètres. Les formes anciennes du toponyme, relevées par Alphonse‑Victor Angot, se déclinent en plusieurs variantes latines et médiévales ; Calviacus et Calgiacus sont toutefois sans rapport avec Chelé. La voie romaine du Mans à Jublains passe à un kilomètre au sud du village. Chelé apparaît comme l'un des domaines légués à la cathédrale dans le testament de Bertrand du Mans et fut attribué à l'abbaye d'Évron ; la terre retomba ensuite entre des mains laïques avant le XIIIe siècle. Des vestiges d'un moulin à vent et d'un moulin à eau subsistent encore sur le site, ainsi que des ruines du château. La petite église dédiée à saint Marc aurait été élevée au XIIe siècle par les chevaliers de Chelé ; il n'en subsiste que le chœur à chevet carré et l'arcade romane séparant le chœur de la nef, haute de quatre mètres et large de deux mètres cinquante. Deux petites fenêtres primitives et une fenêtre ogivale à meneau au chevet éclairent l'édifice ; une piscine liturgique à double cuvette est encore encastrée dans le mur côté évangile. Un vitrail oriental, dont il restait à la fin du XIXe siècle un petit personnage auréolé, a disparu depuis ; la date 1686 figure sur un lambris et 1736 sur une porte. L'objet le plus remarquable conservé est une Vierge en tuffeau de 50 centimètres, assise et tenant l'Enfant, attribuée à un travail naïf du XIIIe siècle. La nef, en grande partie détruite, a été transformée en chapelle Saint‑Marc où une messe était célébrée chaque 25 avril jusqu'aux années 1970 ; une chapellenie de Notre‑Dame y fut fondée et fit l'objet d'un règlement de dîmes en 1659. Parmi les chapelains connus figurent Félix Sallion, bachelier en droit canon (1560), puis Léonor‑Jacques de la Borde, qui démissionna en 1675 ; depuis, les titulaires sont ceux de la chapelle du Rocher de Mézangers. La seigneurie de Chelé est attestée dès le XIIe siècle et un château antérieur a existé ; les ruines ogivales visibles correspondent à un ensemble reconstruit au XVe siècle, attribué probablement à Marguerite Machefer. À cette époque le château était entouré de douves et pouvait inonder ses abords ; il s'ouvrait par une porterie que l'abbé Angot considérait comme la plus ancienne maison du département. Le logis était peut‑être postérieur à un bâtiment plus ancien appelé château de Viel ; dès le XVIe siècle le château était en ruine et l'on note la présence, en 1615, d'un chêne poussant dans la salle principale. On observe encore des pierres finement taillées dans la chapelle et des traces de peintures dans la grande salle ; la chapelle du manoir figure au pouillé du diocèse du Mans. Le domaine comprenait un étang, un moulin à eau au déversoir et un moulin à vent dont les murs subsistent ; en 1672 l'ensemble est déjà décrit comme un vieil château en ruine entouré de fossés et de douves. La châtellenie, vassale de la baronnie de Sillé, rendait aveu pour le manoir, les fossés et ponts, le four banal, les garennes et l'exercice de la justice seigneuriale ; les droits du châtelain furent reconnus malgré des contestations. René d'Alençon reconnut aux habitants de Chelé des droits d'usage dans la forêt de Langé moyennant paiement à la recette de Sainte‑Suzanne. Lors de la vente du Rocher de Mézangers en 1771, la terre comprenait notamment le château en ruine, la présentation à la chapelle, le moulin, l'étang et plusieurs terres et clos. Le château de Chelé a été inscrit au titre des monuments historiques en 2010. La famille de Chelé est documentée par plusieurs membres cités dans des actes médiévaux ; la seigneurie passa ensuite aux Couesmes puis, par alliances et successions, aux Landivy, aux seigneurs de Chemeré et enfin à Madelon de Sourches, qui vendit Chelé à René de Bouillé en 1545. Par la suite, les seigneurs du Rocher portèrent également le titre de Chelé et Élénor de Bouillé prit successivement ce titre en qualité de prieur.

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