Château de Cherveux dans les Deux-Sèvres

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Gothique

Château de Cherveux

  • 2 Place de l'Eglise 
  • 79410 Cherveux
Château de Cherveux
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Château de Cherveux
Château de Cherveux
Château de Cherveux
Château de Cherveux
Crédit photo : Arthur Patrouchev - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1100
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1100
Première mention écrite
1242
Confiscation par Saint Louis
1363
Saisie par les Anglais
XIVe siècle
Construction initiale
XVe siècle
Édification majeure
1569
Siège pendant les guerres de Religion
1574
Siège pendant les guerres de Religion
15 décembre 1586
Prise du château
1620
Donation d'un terrain
XVIIe siècle
Remaniement du château
16 septembre 1929
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Château, y compris les douves : classement par arrêté du 16 septembre 1929

Personnages clés

Robert Conningham Propriétaire écossais ayant édifié l'essentiel du château au XVe siècle.
Louis de Saint-Gelais Propriétaire protestant ayant fait du château une place forte.
Josué de Saint-Gelais Propriétaire ayant fait donation d'un terrain pour un temple.
Charles de Saint-Gelais Propriétaire converti au catholicisme ayant interdit le culte protestant.
Comte et comtesse de Narbonne-Pelet Propriétaires guillotinés pendant la Révolution.
Pierre Allonneau Acheteur du château pendant la Révolution.
Lucien Redien Acheteur du château en 1931.

Origine et histoire du Château de Cherveux

Le château de Cherveux, situé sur la commune de Cherveux (Deux-Sèvres), est classé au titre des monuments historiques depuis le 16 septembre 1929 et appartient aujourd'hui à M. et Mme Eckel. Ses constructions datent des XIVe et XVe siècles ; dans son état actuel l'essentiel remonte au XVe siècle, édifié pour Robert Conningham d'origine écossaise et remanié au XVIIe siècle après les guerres de Religion. À l'origine, le site fut une motte castrale ; Cherveux est mentionné en 1100 comme dépendance de l'abbaye de Saint-Maixent avant de passer entre les mains des Lusignan puis de diverses familles seigneuriales. Confisqué en 1242 par Saint Louis à Hugues X de Lusignan, il fut rendu après soumission ; la seigneurie changea ensuite de propriétaires, passa par les Mello, Craon, Châlons, fut saisie par les Anglais en 1363 puis rendue après 1369, et finit par revenir aux familles locales dont les Chenin, par mariage à Robert Conningham. Une légende locale attribue aux Lusignan l'origine du site par l'intervention de la fée Mélusine.

Durant les guerres de Religion, Cherveux fut successivement possédé par les Puyguyon puis les Saint-Gelais ; Louis de Saint-Gelais en fit une place forte protestante, qui subit de sévères sièges et prises en 1569, 1574 et le 15 décembre 1586. Josué de Saint-Gelais fit donation d'un terrain pour un temple en 1620, puis Charles de Saint-Gelais se convertit au catholicisme et fit interdire le culte protestant ; la seigneurie passa ensuite aux Plessis-Chatillon puis, au XVIIIe siècle, aux Narbonne-Pelet. Pendant la Révolution, le comte et la comtesse de Narbonne-Pelet furent guillotinés, leurs biens confisqués et vendus, les archives brûlées et les blasons endommagés ; l'accès des habitants aux douves contribua à préserver l'édifice. Vendu à Pierre Allonneau le 12 frimaire an III, le château resta dans des mains privées (famille Clouzot-Meynier) jusqu'en 1931, date à laquelle il fut acquis par Lucien Redien.

Le plan du château dessine un pentagone irrégulier entouré de larges douves encore en eau, alimentées par une source en hauteur ; certaines murailles ont été abaissées sur deux côtés et, à l'angle sud-ouest, une tour a été démolie, remplacée par des constructions récentes. L'accès se fait par un pont qui franchit les douves et par une porte charretière surmontée d'un chemin de ronde pourvu de mâchicoulis ; un passage voûté traverse le châtelet. Le donjon, pièce maîtresse de l'ensemble, se distingue par ses redans, ses mâchicoulis sculptés et une lucarne ornée d'oiseaux, d'anges et de feuillages. Les corps de logis, reliés au donjon par une succession de tours et tourelles à pans coupés, forment une composition géométrique rigoureuse où se mêlent austérité et pittoresque.

Dans la cour intérieure pentagonale, chaque étage du donjon comprend une chambre, des latrines et une arrière-chambre ; l'orifice destiné à la chaîne du pont-levis est encore visible au-dessus de la porte. Appuyé au donjon, le corps de logis comporte plusieurs niveaux et abrite une grande salle dont la charpente en « bateau renversé » était isolée par un enduit de chaux ; cette salle offre une acoustique remarquable, renforcée par un plafond en coupole. L'intérieur conserve des cheminées sculptées et d'autres éléments du gothique flamboyant, visibles aux portes, aux lucarnes et aux culots des tourelles. Une construction plus récente accolée au porche, qui abritait autrefois des soldats, a été transformée en chambres d'hôtes. Les destructions subies lors des sièges ont entraîné la disparition d'une partie des murailles et de plusieurs tours, dont certaines ont comblé partiellement les douves, mais l'ensemble conserve une architecture soignée et des éléments défensifs adaptés aux évolutions de l'armement.

Liens externes