Château de Chevilly dans le Loiret

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Classique

Château de Chevilly

  • Allée de Madame
  • 45520 Chevilly
Château de Chevilly
Château de Chevilly
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Château de Chevilly
Château de Chevilly
Crédit photo : Juni.apf - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Chapelle (cad. M 7) : classement par arrêté du 23 février 1965 ; Façades et toitures du bâtiment principal et des communs ; jardin à la française ; cour d'honneur et allée d'accès (cad. M 4 à 6, 8 à 19, 21, 51, 136, 137, 142) : inscription par arrêté du 23 février 1965 ; Grandes perspectives du château : allées de Huètres et de Chevilly (ou du Château) ; allées de Gidy et des Fresnes (C.V.O. 7 et C.R. 1, dit chemin de Blois) ; allée de Madame, prolongeant le grand axe d'accès au château depuis la R.N. 20 jusqu'à la partie déjà inscrite ; bande de terrain de 50 m de largeur de part et d'autre de ces allées (cad. M 70, 124, 125, 141) : inscription par arrêté du 19 décembre 1967

Origine et histoire du Château de Chevilly

Le château de Chevilly, situé dans la commune du même nom dans le Loiret, est implanté entre la cour d'honneur et un jardin à la française ; son corps principal est flanqué, au sud-ouest, de dépendances et de deux pavillons ouvrant sur la cour des communs, reliée à la cour d'honneur par une grille à pilastres. Au début du XVIIIe siècle, Nicolas Hatte, receveur général des finances, rebâtit l'édifice et transfère la chapelle dans l'aile droite ; il enrichit le château de peintures, de sculptures et de boiseries. Le domaine connaît une série de transformations sous ses propriétaires successifs, parmi lesquels Étienne de Silhouette puis Jean-François-Claude Perrin de Cypierre, qui contribue à son embellissement et lui donne un poids politique local en relevant la terre au rang de baronnie. Le parc et les jardins, conçus selon les règles du jardin à la française, sont ponctués d'un ensemble de vases et de statues du XVIIIe siècle ayant appartenu à la dernière reine du Portugal, rachetées en 1905 par André Patricot. Le domaine comptait autrefois plusieurs milliers d'hectares et conserve des éléments majeurs : l'allée Madame, longue de plus de deux kilomètres, la cour d'honneur avec son parterre dessiné au XVIIIe siècle et la cour des communs organisée autour d'une grande cour plantée de tilleuls. Les communs comprennent un pigeonnier, des écuries, des remises, une grande cuisine du XVIIIe siècle, un fruitier et une glacière remarquable par sa profondeur ; la glacière, suivie d'un fruitier utilisé comme lieu d'entreposage, maintenait des températures basses grâce à une voûte très épaisse et un puisard profond. L'ensemble architectural, inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, présente un style classique en calcaire local, avec des toitures en ardoise à la Mansarde pour les ailes et des façades volontairement sobres rythmiques par des bandeaux et quelques ornements tels qu'un balcon sculpté illustrant deux épisodes des Douze travaux d'Hercule et une horloge dans l'oculus du fronton. Les façades donnent sur des fossés décoratifs et un portail encadré de pilastres de pierre qui conserve encore certaines vases sculptés. À l'intérieur, les salons et salles de réception conservent des lambris peints, des tomettes hexagonales et plusieurs cheminées de style Louis XV ; les pièces privées, situées au second niveau, sont majoritairement orientées vers la cour d'honneur. La chapelle, aménagée dans l'aile droite et dotée de boiseries sculptées, a été classée pour la qualité de son mobilier et de ses lambris ; elle comporte un autel, une tribune et un ensemble néo-classique autour d'un tableau signé Aignan-Thomas Desfriches. Le parc de vingt-deux hectares accueille un ensemble statuaire important représentant les quatre continents connus à l'époque — Europe, Afrique, Amérique et Asie — disposées face à la façade arrière, ainsi qu'un grand bassin et un potager de deux hectares qui nécessitait autrefois plusieurs jardiniers et un système d'alimentation en eau comportant des bassins et un puits. Le parc a été largement dégradé lors de la tempête de 1999, qui a déraciné la plupart des arbres d'ornement ; un hêtre pourpre a toutefois résisté. Le domaine a subi des dommages pendant la guerre de 1870 et a été occupé à diverses reprises pendant la Seconde Guerre mondiale, avec des pillages et des dégradations, puis a accueilli temporairement le général Patton à la Libération. Après plusieurs changements de propriétaires au XIXe et XXe siècles, le château appartient aujourd'hui à la famille Bazin de Caix, qui en ouvre ponctuellement les portes lors des Journées du patrimoine et sur rendez-vous. Les restaurations conduites par les propriétaires successifs ont permis de préserver la plupart des toitures des dépendances, les écuries et les éléments remarquables comme la glacière, tandis que les jardins conservent encore des traces visibles de leur composition à la française malgré la transformation de nombreux espaces en pelouses.

Liens externes