Château de Chevron à Mercury en Savoie

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château Médiéval et Renaissance

Château de Chevron

  • 1124 Route de Chevron
  • 73200 Mercury
Crédit photo : Franck Zoccolo - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIVe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures (cad. D 415) : inscription par arrêté du 17 mai 1982

Origine et histoire du Château de Chevron

Le château de Chevron, ancien château fort du XIVe siècle remanié au XVIIe siècle, se dresse dans le bourg de Mercury, en Savoie (région Auvergne-Rhône-Alpes), derrière l'église. Propriété de la famille de Chevron Villette, il fut le centre d'une seigneurie et le siège d'une châtellenie. Les façades et les toitures font l'objet d'une inscription partielle au titre des monuments historiques par arrêté du 17 mai 1982. Selon certaines traditions, Gérard de Chevron — devenu le pape Nicolas II (†1061) — serait né à Chevron, mais cette filiation n'est pas prouvée. Le château actuel a été édifié par Humbert V de Chevron (1311-1366) pour remplacer le château de Châteaux-Vieux, situé à quatre kilomètres et détruit par un incendie en 1335. Selon Salch, il relevait au XIVe siècle du comte de Savoie. En 1384 Humbert de Chevron fut investi par le comte Amédée VII des châteaux et mandements de Chevron et de Bonvillard, et en 1392 Amédée VIII confirma cette investiture avec le consentement de Bonne de Bourbon. Françoise de Sionnaz, la mère de François de Sales, naquit au château. Gaspard de Chevron Villette, mort en 1630, fut le dernier membre de la famille à y résider. Par le mariage de la sœur de Gaspard, Jeanne-Françoise, avec Charles-François de Valpergue en 1634, le domaine passa ensuite aux Valpergue; des transactions au cours du XVIIe et du XVIIIe siècle aboutirent à la vente du château en 1755 à François-Joseph de Sallier de La Tour, marquis de Cordon. Déclaré bien national pendant la Révolution, il fut vendu en 1792 à François Cléry. En 1828 François Moesne l'acquit et morcela le domaine, vendant des parts à François Chevaillier et à François Revet, tandis que les jardins et la grange furent cédés à M. Losserand; Chevaillier redevint propriétaire unique en 1831 puis le céda à la famille Dunand en 1836. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la famille Dunand-Bénéteau cacha pendant près de deux ans une famille juive de dix personnes; tous en réchappèrent et la famille Dunand-Bénéteau a été reconnue « Juste parmi les nations » par Yad Vashem et l'État d'Israël. Sur le plan architectural, la façade ouest est la partie qui conserve le plus d'éléments anciens. La tour présente des meurtrières à différents niveaux et s'ouvre sur des fenêtres à meneaux plus larges, tandis que les armes de la famille de Chevron Villette, situées au-dessus de l'entrée principale et de l'escalier à vis, remontent au XIVe siècle. À la fin du XIXe siècle deux tourelles situées à vingt mètres au nord-ouest et au sud-ouest du château furent détruites. À dix mètres en avant de l'angle sud-est subsistent les vestiges de la chapelle castrale dédiée à sainte Catherine, logée dans une tour ronde qui correspondait à l'ancien accès principal. Cette chapelle présente une voûte sur croisées d'ogives formée de huit nervures coiffée d'une rosace en saillie, s'éclaire par une fenêtre romane, et la porte a été remplacée par une cheminée; on peut encore y observer des traces d'une frise circulaire peinte à la base du dôme. Un bâtiment situé au nord, à quarante mètres du château, abritait autrefois les caves, les écuries et les prisons. Le château était le siège d'une châtellenie ou mandement regroupant sept villages, et Jacques Paquelet est mentionné comme châtelain et receveur de mars 1523 à mars 1531. Dans le comté de Savoie, le châtelain était un officier nommé pour une durée définie, révocable, chargé de la gestion de la châtellenie, de la perception des revenus fiscaux et de l'entretien du château, et il pouvait être assisté d'un receveur chargé de rédiger le rapport annuel des comptes.

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