Origine et histoire du Château de Chillac
Le site du château est occupé dès une haute antiquité et la construction actuelle repose sur des fondations anciennes visibles autour de l’édifice. Les seigneurs de Chillac sont cités dans des textes anciens et le château est mentionné dès le XIe siècle, puis encore au XIIIe siècle selon d’autres sources ; il disparaît pendant la guerre de Cent Ans et est reconstruit au cours de la seconde moitié du XVe siècle sur les soubassements de l’ancien ouvrage. Il fut le siège d’une seigneurie à toute justice relevant de Barbezieux et, au XVIIIe siècle, passa dans la famille du marquis de Donissan de Citran, grand sénéchal de Guyenne. Le portail date du XVIIe siècle et le logis a été rallongé et remanié au XIXe siècle. Les façades et les toitures sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 16 mai 1961.
Le château occupe un terre-plein rectangulaire dont le côté sud est constitué par l’église romane du XIIe siècle. L’entrée se situait à l’est du chevet, où subsistent les vestiges arasés d’une tour ronde. Le bâtiment principal comprend un corps de logis flanqué, aux angles ouest, de deux tours rondes ; une tourelle polygonale en pierre abrite un escalier à vis desservant cette partie, éclairée par des fenêtres à moulures et accolades datées du XVe siècle. L’intérieur offre de grandes salles aux plafonds soutenus par de fortes solives ; la salle du premier étage conserve deux cheminées en pierre du XVe siècle ornées de colonnes. Sous cette partie s’étendent des caves profondes.
Un simple pan de mur relie un pavillon carré, adossé à la grande tour, à un autre corps de logis de plan rectangulaire pourvu d’une tourelle polygonale tronquée qui décore la façade sud, dont une grande partie a été reconstruite à une époque relativement récente. La courtine nord se compose d’une longue aile à deux niveaux, percée de baies à meneaux et couverte d’une toiture à forte pente ; elle est desservie par un escalier à vis logé dans une tour polygonale. L’angle nord‑ouest réunit deux ailes en équerre, également munies de fenêtres à meneaux, et est encadré par trois tours rondes : deux sont coiffées de toitures quadrangulaires couvertes de tuiles plates, la troisième par une très haute poivrière. Le site offre des vues marquantes depuis l’est, le nord, le sud‑ouest et le nord‑ouest.
