Château de Clairvaux à Scorbé-Clairvaux dans la Vienne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Clairvaux

  • 7 Place de Montbron 
  • 86140 Scorbé-Clairvaux
Crédit photo : Pmsef - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Le château (à l'exception des parties classées) : inscription par arrêté du 20 juin 1928 - La partie droite du corps de logis comprenant la cuisine, la tour d'angle et les constructions Renaissance y attenant ; les douves entourant la seconde enceinte avec le pavillon d'entrée et le pont à deux arches y attenant ; le portail d'entrée avec ses tours carrées et ses pignons sur cour : classement par arrêté du 13 juin 1929 - Les parties non encore protégées : les communs avec le pigeonnier et l'orangerie (cad. AR 176, 177, 182, 515) ; les pavillons (cad. AR 178) ; les cours du château et leur sol (situés en partie ou en totalité sur les parcelles AR 176 à 178, 515, à l'exclusion de la cour, des bâtiments et appentis construits postérieurement sur la parcelle AR 182) : inscription par arrêté du 21 mai 2001

Origine et histoire du Château de Clairvaux

Le château de Clairvaux est un château privé situé dans la commune de Scorbé-Clairvaux, dans le département de la Vienne. Il se trouve au bourg, sur la place du Champ-de-foire, aujourd'hui appelée place Étienne Chérade de Montbron. Classé au titre des monuments historiques, il constitue l'un des premiers exemples de la Renaissance en Poitou et est daté du tout début du XVIe siècle. En 1470, à la suite d'une rixe entre Christophe de la Tour Landry et Renaud Chabot, ce dernier descendit dans la vallée et fit édifier un nouveau château près du champ de foire. René de Villequier de La Guerche acquit les deux domaines de Clairvaux en 1580, fit élever la seigneurie en comté et vint résider dans la vallée, délaissant le Haut Clairvaux. Il agrandit et embellit le château, en créant notamment une entrée monumentale composée d'un corps de logis flanqué de deux pavillons carrés et d'un portail central. Favori d'Henri III, trésorier et chambellan lors de son règne en Pologne, René de Villequier aida le roi à s'enfuir du Palais Royal de Cracovie après la mort de son frère Charles IX. Premier titulaire de l'Ordre du Saint-Esprit, il reçut fréquemment Henri III ; une chambre de la grosse tour porte son nom et il fit réaliser un balcon ouvragé attribué à Philibert Delorme. César d'Aumont, petit-fils de Villequier et gouverneur de Touraine, obtint l'érection du comté en marquisat par lettres patentes de Louis XIII en 1620 et y adjoignit la baronnie de Thuré. Il eut six filles, dont Anne d'Aumont, qui épousa en 1660 Gilles Fouquet, frère du surintendant des finances Nicolas Fouquet. Gilles Fouquet entreprit d'importants aménagements : il fit construire de vastes communs autour de la cour d'honneur, quatre pavillons aux angles du rectangle formé par les douves d'eau vive, modifia la poterne d'entrée et aménagea un parc immense dont les jardins sont attribués à Lenôtre. Ces travaux furent interrompus par l'arrestation de Nicolas Fouquet, puis par l'exil de Gilles et de son frère à Pignerol, où Gilles mourut en 1694. Étienne Chérade, issu d'une famille de marchands de tissus d'Angoulême et anobli en 1693, acquit le domaine en 1704. Son petit-fils, Adrien-Étienne Chérade, comte de Montbron, remplaça le pont-levis par un pont en pierre et adjoignit aux logis anciens le corps de logis qui subsiste, avec sur chacune de ses faces un avant-corps surmonté d'un fronton triangulaire. La Révolution arrêta les travaux : le château échappa à la démolition grâce à un fils de la famille ayant servi dans l'armée révolutionnaire, mais le comité de salut public exigea la destruction des armoiries ornant les façades, y compris l'écusson du Roi Soleil des grandes écuries. La même famille conserva la propriété jusqu'en 1867. Durant la Seconde Guerre mondiale, le château fut le siège de la Kommandantur, puis servit de camp de réfugiés et, par la suite, d'accueil pour des colonies de vacances, entraînant de nombreuses dégradations. Racheté par son propriétaire actuel, il a fait l'objet de travaux de restauration entrepris avec l'appui des Monuments historiques. Le site abrite une exposition permanente consacrée à Henri III et accueille aussi le Musée international du jeu d'échecs, instauré en 1990. Ce musée présente une importante collection de jeux d'échecs provenant de divers pays, parmi lesquels figure le jeu de campagne de Napoléon Ier, et il est considéré comme l'un des principaux musées d'échecs en France.

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