Origine et histoire du Château de Clermont à Chirens
Le château de Clermont est un ancien château de terre dont les ruines se dressent sur la commune de Chirens, dans le département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Il fut le chef-lieu du mandement de Chirens et le centre de la seigneurie de Clermont en Viennois. Les vestiges de la tour et des deux enceintes ont été classés au titre des monuments historiques par arrêté du 18 octobre 1983.
Le site occupe la colline de Clermont, à 637 mètres d'altitude et à 1,5 kilomètre à l'ouest du bourg de Chirens. Cette colline dégagée domine le hameau de Clermont, la vallée de Chirens et offre des vues sur le vallon de l'Ainan à l'est, le vallon de la Fure à l'ouest, ainsi que sur la vallée de Voiron et la vallée de l'Isère au sud, sans pour autant permettre de voir le lac de Paladru.
Les premières mentions du château et du mandement remontent à 1107, lors du partage du comté de Sermorens, et la famille de Clermont apparaît dans les textes à la fin du XIe siècle. Des fouilles réalisées en 1991 ont mis en évidence une implantation dès la seconde moitié du XIe siècle, dont le plan reste imprécis. Au XIIe siècle se dresse une tour de pierre ; au XIIIe siècle l'ensemble est rasé pour être remplacé par une motte surmontée d'une tour polygonale. Les mêmes fouilles ont révélé les vestiges de la chapelle castrale Notre‑Dame, attestée au XIIe siècle et probablement antérieure.
Jusqu'alors indépendants, les seigneurs de Clermont rendirent hommage en 1203 à l'évêque de Vienne pour leurs terres de Clermont, Saint‑Geoire et Crépol. En 1317, le seigneur de Clermont rend hommage au dauphin Jean II de Viennois ; la seigneurie devient la première baronnie du Dauphiné et la famille voit ses terres élevées au titre de vicomté au XIVe siècle. En 1547, Antoine III de Clermont reçoit du roi de France Henri II le titre de comte de Clermont en Viennois.
Le château semble avoir été abandonné au début du XVIe siècle puis démantelé en 1626 par ordre royal inspiré par Richelieu, comme d'autres places jugées inutiles à la défense. En 1814, le colonel Lubière, commandant d'une unité de l'armée napoléonienne, s'enferma dans les ruines pour tenter d'arrêter l'armée autrichienne, sans succès. Aujourd'hui, seul le donjon subsiste et appartient toujours aux Clermont‑Tonnerre ; il présente la particularité d'être pentagonal. Une légende locale prétend qu'un souterrain relierait Clermont au château de Montclair, avec des sorties dans certaines maisons et la rumeur de trésors enfouis sous les éboulements.
Le site se compose d'une motte commandée par un donjon pentagonal irrégulier, entouré de trois enceintes concentriques. Le donjon, daté du XIIIe siècle, est élevé sur quatre étages plus un rez-de‑chaussée séparés par des planchers ; il est construit en pierre et en tuf et reste aveugle, hormis une ouverture au troisième étage côté sud correspondant probablement aux latrines et la trace d'une grande cheminée côté nord à ce même niveau. Les parties les plus anciennes des ruines sont attribuables au XIIe siècle.
Pour approfondir, on consultera les ressources consacrées à la famille de Clermont‑Tonnerre, à l'architecture militaire médiévale, aux mottes castrales et aux châteaux forts, ainsi que les listes et portails consacrés aux monuments et châteaux de l'Isère et à la commune de Chirens ; des informations complémentaires sont disponibles dans la base Mérimée et sur plusieurs portails dédiés aux châteaux et aux monuments historiques.