Origine et histoire du Château de Clermont-Soubiran
Le château de Clermont-Soubiran, anciennement appelé Clermont-Dessus, domine le village établi sur les coteaux nord de la vallée de la Garonne, dans le Lot-et-Garonne, région Nouvelle-Aquitaine. Bâti en éperon au sommet du relief, il repose sur un soubassement ancien qui pourrait être antérieur au XIIe siècle et comprend le donjon, l'escalier et la salle dite des gardes. Le donjon, la partie la plus ancienne, a été édifié en deux temps ; il a été ensuite transformé et surélevé lors d’une première grande intervention. Dans le comble de l'escalier, un encorbellement soutient un chéneau de pierre à l'aide de corbeaux disposés selon un rythme qui évoque le XIIe siècle. Au‑dessus de cette corniche, la maçonnerie intérieure est moins soignée et, sur le toit, des arcatures à double rouleau pourraient également appartenir au XIIe siècle. La salle des gardes conserve des voûtes en brique qui datent de la fin du XVIIe siècle ou du début du XVIIIe siècle, résultant d’une réinstallation à l’intérieur du gros œuvre médiéval. Sur la terrasse sud, un ensemble d'appartements sur trois niveaux a été ajouté au XVIIIe siècle, et le donjon a été transformé en cage d’un grand escalier.
La seigneurie appartient aux Durfort dès le XIe siècle ; Bernard de Durfort, surnommé Gratapala, est mentionné comme possesseur de Clermont en 1091‑1092, et lui et son frère Guillaume figurent dans un acte de 1093. La seigneurie est érigée en baronnie en 1208. En 1262, Raimond‑Bernard de Durfort et le baron Arnaud de Durfort accordent des coutumes aux vassaux du château, et le château de Clermont‑Dessus apparaît dans un acte d’hommage rendu à l’évêque d’Agen en 1263. La tradition locale veut que, lors de l’entrée d’un nouvel évêque à Agen, des seigneurs de Clermont‑Dessus et d’autres nobles transportent le prélat entre la collégiale Saint‑Caprais et la cathédrale.
Par alliances et successions, la seigneurie passe ensuite aux de L'Isle‑Jourdain (par le mariage de Guillelme de Durfort en décembre 1270), aux Armagnac (en 1375 par échange) puis aux Balsac d'Entraygues à partir de 1463. Aux XVe–XVIIe siècles, la seigneurie porte le nom de Clermont d'Entraygues ; Robert de Balsac (1440‑1503), sénéchal d'Agenais, obtient Clermont‑Soubiran, Dunes et une part d'Astaffort sur les dépouilles de la Maison d'Armagnac. Marie de Balsac (1617‑1691), fille du marquis de Clermont Henri de Balsac, transmet le marquisat à son époux Jean‑Gaspard‑Ferdinand de Marchin (1601‑1673), puis à leur fils le maréchal‑comte de Marsin (1656‑1706), qui meurt sans postérité. Les Marchin, accablés de dettes, voient le marquisat vendu à Thomas de Gasquet en 1711/1712 ; le fils de celui‑ci, Joseph de Gasquet, vend ensuite le domaine le 9 décembre 1774 à Jean‑Baptiste de Picot pour 442 000 livres, comprenant terres roturières et terres nobles en fiefs. Jean‑Baptiste de Picot cède ensuite à son gendre Charles‑Malo‑François de Lameth ; la fille de ce dernier, Marie de Lameth, transmet le domaine à son époux Scipion de Nicolaÿ, puis les Nicolaÿ vendent les terres et le château à la famille de Laborie.
Le château a été inscrit au titre des monuments historiques le 25 mai 1960.