Château de Coëtquen à Saint-Hélen en Côtes-d'Armor

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Coëtquen

  • Coetquen
  • 22100 Saint-Hélen
Crédit photo : Raydou - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Château de Coëtquen (ruines) (cad. B 232) : inscription par arrêté du 9 mars 1927

Origine et histoire du Château de Coëtquen

Le château de Coëtquen, situé sur la commune de Saint-Hélen dans les Côtes-d'Armor, conserve des vestiges d'une longue histoire féodale et seigneuriale. En lisière de forêt et en limite communale avec Saint-Pierre-de-Plesguen, une motte castrale du premier établissement médiéval est encore perceptible au sud de l’emplacement actuel, près du Pas Mainguy. Un premier château en bois, muni de fossés larges de cinq à sept mètres et profonds de quatre à cinq mètres, contrôlait les anciennes voies reliant Corseul, Condate (Rennes) et Aleth (Saint-Malo); selon une suggestion de Jean-Christophe Cassard, il aurait été incendié au IXe siècle par les Vikings, hypothèse qui n’est pas confirmée par des preuves archéologiques. La seigneurie de Coëtquen est attestée dès le XIIe siècle et se lie à la famille de Dinan par le mariage d’Hervoïse avec Olivier de Dinan. Au XVe siècle, les de Coëtquen, dont Raoul V et Jean II furent gouverneurs de Dinan, transformèrent le site en château fortifié. Les fortifications, inscrites dans un parallélogramme irrégulier en forme losangique, comportaient un grand donjon isolé au sud, un logis à l’ouest adossé à une muraille et deux tours en fer à cheval dominant la route; des douves alimentées par le ruisseau du Pont aux Chats et l’étang de la Chesnaye protégeaient le côté sud et est. Les luttes locales apparaissent dans les archives, notamment un mandement ducal de 1440 qui interdit provisoirement ces travaux, mais les défenses furent finalement achevées après le changement de souverain. En juin 1575, les terres furent érigées en marquisat en faveur de Jean IV de Coëtquen; néanmoins, après le siège du château pendant les guerres de la Ligue, un aveu de 1599 signale que l’ensemble était « tout tombé en ruines ». Du château fort du XVe siècle subsista un donjon auquel fit suite, sur les anciennes fondations, un corps de logis reconstruit dans un style plus récent. L’aile du XVe siècle comprenait un rez-de-chaussée et un étage en pierre de taille, couronnés d’une corniche ornée d’échauguettes et de mâchicoulis. Le logis attribué au XVIIe siècle présentait un sous-sol, un rez-de-chaussée, deux étages et un comble percé de lucarnes en pierre; les jambages et linteaux sont en granit tandis que le reste de la maçonnerie est en moellons enduits. Ce logis conservait autrefois des boiseries, des cheminées en marbre, des ferronneries et des dallages qui ont aujourd’hui disparu. La campagne de destruction se déroula par phases : démantèlement après les guerres de la Ligue, nouvelles opérations liées aux mesures révolutionnaires des années 1793–1794 et interventions techniques confiées à l’ingénieur Beaugrand, qui étudièrent la démolition partielle des tours et de la forteresse. Des sources évoquent une reconstruction dans le goût des ingénieurs militaires du XVIIIe siècle, avec une façade ordonnée de sept ou huit travées, lucarnes en « chapeau de gendarme », souches de cheminées massives et un vaste perron ; la date précise de cette reconstruction reste toutefois incertaine. Au XXe siècle, des dommages de guerre et des effondrements ont conduit à des démolitions partielles, la cheminée du donjon s’étant écroulée à la fin des années 1950, et le grand logis ayant été dynamité en 1953 après classement en péril. Quelques pans de murs et deux soubassements de tours du XVe siècle subsistent encore ; ils ont fait l’objet de consolidations et de restaurations partielles. Le site est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 9 mars 1927. Le château a également servi de cadre littéraire dans le roman Patira de Raoul de Navery; ce roman a inspiré une adaptation cinématographique dont l’action est censée se dérouler au château, mais le film a été tourné ailleurs.

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