Origine et histoire du Château de Comblat
Le château de Comblat, situé à Vic-sur-Cère (Cantal), comprend un donjon du XVe siècle remanié au XVIe siècle et une aile sud de style classique accolée au début du XVIIIe siècle, dont les décors intérieurs datent de la même époque. C'est probablement lors de ces travaux du XVIIIe siècle que furent édifiés la chapelle, le pavillon de jardin, les communs ainsi que le parc avec ses terrasses et son bassin. Le site accueillait au XIIe siècle un fort appelé Valleyranne; en 1439 Bernard d'Armagnac obtint l'autorisation de construire un nouveau château vraisemblablement correspondant au donjon actuel, et en 1513 une chapelle fut ajoutée au deuxième étage. De 1586 à 1789, le château servit de demeure aux commis puis aux vice-baillis chargés de la pacification de la Haute-Auvergne. L'édifice est inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis le 18 novembre 2002 et s'accompagne d'un parc remarquable. L'ensemble du château est protégé, y compris ses intérieurs et leurs décors : cheminées monumentales et du XVIIIe siècle avec leurs trumeaux peints, lambris, ainsi que des pièces comme l'ancienne cuisine au rez-de-chaussée du donjon, la salle d'archives au dernier niveau de la tour nord, le vestibule d'entrée et son escalier, et les chambres du premier étage. Les dépendances protégées comprennent le pavillon de jardin avec son décor peint, les communs, la chapelle, et les jardins avec leurs terrasses, bassin et fontaine. Des fouilles ont également mis au jour un site du Paléolithique moyen à Comblat-le-Pont. Le toponyme Comblat, écrit Comlat jusqu'au XVe siècle, est d'origine antique et désigne un monceau dans une plaine; il s'applique à plusieurs entités locales telles qu'un puech, un pont, un manoir et le village. Aux XIIIe et XIVe siècles, la seigneurie et les manoirs de la région furent partagés entre plusieurs familles locales, notamment les familles de Cère et de La Garde, qui possédaient des domus et des manses à Comblat. Aux siècles suivants, la seigneurie passa entre différentes familles bourgeoises et nobles — parmi lesquelles les Palach, les Vixouze, puis les Cabannes‑Comblat — qui marquèrent l'architecture et la gestion du domaine. Jean Ier de Cabannes, gendre d'Antoinette de Comblat, fit construire l'actuel donjon et y rédigea son testament en 1588. En 1716, Françoise de Cabanes‑Comblat apporta le domaine en dot à son mariage avec François‑Joseph Lacarrière; la descendance Lacarrière exploita notamment les eaux minérales de Vic et conserva la propriété jusqu'à la Révolution et au-delà. François‑Louis Lacarrière de Comblat, officier aux Gardes françaises, fut impliqué dans la Coalition d'Auvergne; ses biens furent en grande partie saisis comme biens nationaux et il fut fusillé en 1795, laissant une fille, Amélie (1790‑1860). Amélie de Lacarrière de Comblat racheta Comblat et l'apporta en 1811 à son mariage avec Séraphin‑François‑Gabriel de la Baume Pluvinel; la famille de la Baume Pluvinel conserva le domaine aux XIXe et XXe siècles. Henry Gabriel de la Baume Pluvinel entreprit des travaux d'irrigation au domaine; Aymar de la Baume Pluvinel, astronome membre de l'Académie des Sciences, y séjourna fréquemment et est inhumé à Vic‑sur‑Cère. Geneviève de la Baume Pluvinel céda le château au département du Cantal en 1949 pour l'installation d'une école ménagère puis d'un collège agricole féminin et fit don d'un ensemble de portraits familiaux au musée d'Aurillac.