Origine et histoire du Château de Comborn
Le château de Comborn, perché sur un éperon rocheux dominant un méandre de la Vézère, est connu depuis le XIe siècle. Des substructions et des parties souterraines semblent remonter à cette époque, tandis que l'essentiel des vestiges appartient aux XIVe et XVe siècles. Le donjon, dont ne subsiste que le premier niveau, et la tour carrée datent du XIe siècle ; cette dernière a été réaménagée au XVe siècle et pourvue d'un escalier. Dans la boucle du mur d'enceinte subsistent les nervures d'une voûte de chapelle, et la crypte conserve une chapelle du XIe siècle voûtée en berceau avec une baie en arc en plein cintre. Des fouilles menées en 2002 ont montré que le site est occupé depuis l'Antiquité. Occupé dès le IXe siècle comme oppidum, il fut le berceau de la vicomté de Comborn et accueillit les vicomtes de Limoges aux XIIe et XIIIe siècles. Avant l'an mil, le château existait en bois ; la première construction en pierre, notamment la tour maîtresse à quatre niveaux, date du XIe siècle, dont seul le premier niveau subsiste. Trois salles souterraines datent du XIIe siècle. Le site a été endommagé pendant les XIIIe et XIVe siècles, dans le contexte de la guerre de Cent Ans. À partir de 1436, Jean Ier, vicomte de Comborn, fit reconstruire un logis important et une chapelle, cette dernière étant consacrée à sainte Madeleine en 1455 ; leurs vestiges sont encore visibles. La seigneurie passa ensuite par héritage aux familles de Pompadour, de Pierre-Buffière, puis, dès 1649, au marquis du Saillant. Le château a connu au moins un incendie ultérieur ; des remises en état de l'habitation datent du XVIIIe siècle (les dates 1735 et 1753 sont citées dans les sources), période durant laquelle certains éléments du XVe siècle furent réutilisés. Le logis reconstruit au XVIIIe siècle présente les caractéristiques d'une demeure noble rurale du Limousin, avec grands et petits appartements, fournil et pigeonnier, comme l'attestent différents inventaires. Le château a subi quelques pillages au XIXe siècle, sans autres constructions majeures depuis cette époque. Propriété privée, il a fait l'objet d'importants travaux de sauvegarde et de restauration entre 2020 et 2024. Le site a été retenu en 2019 pour un soutien financier du ministère de la Culture, de la Fondation du patrimoine et de la mission Stéphane Bern, et a reçu en 2022 des aides destinées à la restauration de mobilier et à la sauvegarde de la chapelle. Le château de Comborn est partiellement inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 15 octobre 1985 : sont inscrits les vestiges médiévaux (donjon, tour carrée, chapelle et crypte, salles souterraines, muraille d'enceinte) ainsi que les façades et toitures du corps de logis du XVIIIe siècle. Pendant une vingtaine d'années, jusqu'en 2024, le site a accueilli diverses animations culturelles — contes et légendes, conférences, visites guidées, spectacles et concerts. Parmi les personnages associés au château figurent Honoré-Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau, qui y séjournait lors de visites à sa sœur la marquise du Saillant ; Jean-Baptiste Sirey, entré en possession du lieu par mariage en 1800 et dont la famille conserva le château jusqu'en 2000 ; et le peintre Philippe-Auguste Jeanron, mort au château, dont la famille est inhumée à Orgnac.