Château de Conros à Arpajon-sur-Cère dans le Cantal

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château Médiéval et Renaissance

Château de Conros

  • Château de Conros
  • 15130 Arpajon-sur-Cère
Château de Conros
Château de Conros
Château de Conros
Château de Conros
Crédit photo : Auteur inconnu - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e moitié XVe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Château de Conros, y compris l'escalier et la cheminée monumentale du premier étage (cad. BA 133) : inscription par arrêté du 30 septembre 1991

Origine et histoire du Château de Conros

Le château de Conros, situé à Arpajon-sur-Cère (Cantal), est un château médiéval inscrit au titre des monuments historiques depuis le 30 septembre 1991. Il est bâti sur un éperon rocheux dominant une boucle de la Cère, sur la rive gauche au‑dessus du pont médiéval de Cabrières qui portait la route d'Aurillac à Figeac. Le nom Conros, anciennement écrit Conrotz, évoque peut‑être la jonction de deux voies (con‑routes, cum‑rupta). Des éléments du bâti remontent au XIIIe siècle dans les caves et au rez‑de‑chaussée, tandis que des parties du premier étage datent du XVe siècle. L'essentiel de l'édifice appartient aux XVIe et XVIIe siècles, avec des remaniements notables aux étages supérieurs, dont un dôme à l'impériale. On compte environ 70 fenêtres; certaines conservent des restes de menuiseries du XVIIIe siècle, et la couverture en lauzes occupe une surface d'environ 1 200 m². Le plan du château comprend la tour nord, la tour sud, un corps de logis rectangulaire de deux étages et une aile en pavillon coiffée d'une lanterne formant colombier; l'ensemble supportait autrefois un étage en encorbellement. L'organisation intérieure suit la disposition médiévale traditionnelle : une aula pour les réceptions, une salle de parement, puis des espaces de retrait et de vie privée. Au premier étage se trouve une cheminée du XVe siècle provenant du château de Branzac; elle était autrefois entièrement peinte par des artistes italiens amenés par Camille Carracioli, princesse napolitaine et épouse du seigneur de Branzac. L'escalier principal est composé de paliers qui s'ouvrent par deux arcs en plein cintre retombant sur des colonnes engagées à chapiteaux doriques ou ioniques. Chaque palier est couvert d'une voûte d'ogives dont les branches retombent vers les angles à partir d'une clé circulaire reposant sur des culots polygonaux. Le site comprend également un parc à l'anglaise. Le château de Conros aurait été édifié vers 1130 par Astorg d'Aurillac et fut le siège d'une viguerie de l'abbaye d'Aurillac, la viguerie de la Cère. Il contrôlait le pont de Cabrières et percevait un péage, tenu en fief de l'abbé d'Aurillac, avant de passer ensuite dans les mains des vicomtes de Carlat. Le château est mentionné en 1230 comme "super novo edificio", puis successivement comme "repario" et "castrum" en 1269. Au XVe siècle, la châtellenie de Conros s'étendait sur de nombreux affars et villages autour d'Arpajon, incluant des lieux tels que La Peyrusse, Prunet, La Capelle‑en‑Vézie, Canhac, Maussac, Roanne, Belmon et d'autres paroisses de la région. Plusieurs fiefs rendaient hommage à Conros, notamment Carbonat et Messac au XVIe siècle. La famille dite de Montal, originaire d'Orlhac et plus tard appelée Aurillac, porta la viguerie d'Orlhaguet et prit le nom du château; elle rendit tantôt hommage à l'abbaye d'Aurillac, tantôt à la vicomté de Carlat. En 1343, Renaud V de Pons, vicomte de Carlat, céda à Astorg d'Aurillac les péages de la rivière de Cère pour une portion de la vallée, et le 1er mars 1343 Astorg rendit hommage à Renaud pour plusieurs châteaux dont Conros. En 1357 Astorg IX d'Aurillac vendit la Condamine à Guillaume Rolland, et dans la seconde moitié du XVe siècle Alix d'Aurillac, héritière de la maison, unit Conros à la maison du Breuil par son mariage et rendit hommage aux Armagnac en 1449 et 1456; Alix mourut vers 1464 en laissant un fils, Louis. La famille de Saint‑Martial fut ensuite liée à la seigneurie; Pierre‑François de Saint‑Martial, marquis de Conros, fut élu député de la noblesse pour le bailliage de Saint‑Flour aux états généraux de 1789; n'ayant pas d'enfants, il et son frère firent de leurs sœurs leurs héritières. Françoise de Saint‑Martial apporta Conros à Paul d'Humières par son mariage en 1777, et la propriété passa ensuite dans la famille d'Humières. Parmi les membres de cette famille, Eugène d'Humières fit partie de la Société cantalienne et Robert d'Humières (1868‑1915) fut traducteur de Rudyard Kipling et de Joseph Conrad. La propriété est restée dans la descendance des d'Humières jusqu'à une vente intervenue en novembre 2020 au bénéfice d'une société luxembourgeoise engagée dans l'entretien et la préservation du patrimoine. Pour l'étude historique et architecturale du château, on pourra se reporter notamment aux travaux de Jean‑Baptiste de Ribier du Châtelet et à l'article de Roger Grand sur les chartes de Conros.

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