Château de Coraboeuf à Ivry-en-Montagne en Côte-d'or

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château Médiéval et Renaissance

Château de Coraboeuf

  • Château de Coraboeuf  
  • 21340 Ivry-en-Montagne
Château de Coraboeuf
Château de Coraboeuf
Crédit photo : Auteur inconnuUnknown author - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du corps de logis est, de la tour sud-est dite du chasseur, de la tour nord-est dite de l'Ermitage, de la tour-porche, de la tour nord-ouest, du colombier (cad. C 50) : inscription par arrêté du 28 août 1989 - Donjon carré ; pavillon d'été du XVIIIe siècle (cad. C 50) : classement par arrêté du 28 août 1989 - Aile XIXe siècle du château (cad. C 50) : inscription par arrêté du 30 avril 1999

Origine et histoire du Château de Coraboeuf

Le château de Corabœuf se situe à Ivry‑en‑Montagne, dans la Côte‑d'Or. Il est composé d'un donjon du XVe siècle qui relie deux ailes formant équerre, orientées nord et est. Le donjon, classé au titre des monuments historiques le 28 août 1989, mesure environ 17 à 18 mètres ; c'est une tour quadrangulaire de 10 mètres de côté, coiffée d'un toit en pavillon, dotée de quatre échauguettes et d'un rez‑de‑chaussée voûté en croisée d'ogives soutenu par un pilier central hexagonal. Les façades et les toitures ont été inscrites le 28 août 1989, et l'aile du XIXe siècle a été inscrite le 30 avril 1999. L'aile est, remaniée et aménagée à partir de 1763 par Jean‑Baptiste Richard d'Ivry, présente un rez‑de‑chaussée surélevé, une petite terrasse côté cour, une succession d'arches en plein cintre près du donjon et neuf fenêtres à l'étage. À la pointe sud de cette aile se trouve, à quelques mètres, une tour ronde à toit conique dite Tour du chasseur, portant les armes de Catherine de Mypont. L'aile nord, reconstruite en 1860 sur des maçonneries antérieures sous l'impulsion de Paul‑Désiré Richard d'Ivry, a été élevée dans le style néo‑gothique par l'architecte Roidot‑Errard. Le décor intérieur de cette aile a été conçu par l'architecte Charles Suisse et réalisé par Xavier Schanosky dans le goût néo‑XVIIe siècle ; on y note des boiseries, des plafonds peints et des tableaux représentant Jean‑Baptiste Richard d'Ivry et sa famille ainsi qu'un portrait en pied de Pierre Richard de Curtil. Le corps de logis nord comporte quatre niveaux — soubassements, rez‑de‑chaussée, étage noble et combles mansardés —, des baies à meneaux et croisillons et une tour quadrangulaire en façade nord. Une tour‑porche prolonge ce corps de logis vers l'ouest ; elle conserve des vestiges de mâchicoulis sous son toit en pavillon et abrite l'entrée principale, composée d'une porte piétonne et d'une porte charretière ; sur sa face externe on relève trois fentes liées au pont‑levis et des armoiries martelées de la famille d'Ivry. À l'extrémité ouest se trouve un colombier circulaire à toit conique, relié à la tour‑porche par un pan de mur. Le donjon, érigé au XVe siècle, montre sur ses murs externes des ouvertures anciennes obturées avec des pierres de couleurs et de structure différentes, et accueille dans son rez‑de‑chaussée des panneaux d'information sur l'histoire du château. Le château est implanté à flanc de pente légère, à quelques dizaines de mètres au sud du bourg d'Ivry‑en‑Montagne, mitoyen à l'ouest de la RD 17d et proche de la RN 6 ; un accès véhicule au nord dessert un parking herbeux qui donne sur l'aile nord. Parmi les dépendances, une maison d'habitation se dresse sur une butte près de l'aile nord et une grange longiligne longe le mur bordant la RD 17d. Les espaces non bâtis du domaine couvrent entre huit et dix hectares ; la cour d'honneur est une pelouse entourée d'une allée gravillonnée et agrémentée de quelques vases. Le parc situé à l'est se compose d'un jardin et d'une terrasse : le jardin à la française est organisé en six pièces d'herbes hautes de forme et de taille égales, séparées par des allées de gazon strictement tondues et reliées à la terrasse par une allée bordée d'arbustes à fleurs. La terrasse est limitée à l'ouest par un ancien vivier de longueur comparable à celle de l'aile est, et bordée au sud‑est et à l'est par des bosquets de haute futaie ; un pavillon de chasse néoclassique, à rez‑de‑chaussée et demi‑étage, occupe le centre de la terrasse et présente des baies encadrées de crossettes et un médaillon à décor de guirlande au‑dessus de la porte. Entre le pavillon et le vivier s'étend une large pelouse ; un sentier tracé par le piétinement facilite la circulation autour de la terrasse. L'arboretum, créé entre 1996 et 2006 dans la partie nord‑est du domaine, rassemble 64 essences, comprenant chênes, cèdres, hêtres, noyers, platanes et acacias. Ces aménagements sont les héritiers de jardins et d'une orangerie, aujourd'hui disparus, voulus par Jean‑Baptiste Richard d'Ivry. Historiquement, le fief appartenait à la famille Coraboeuf du XIe au XIVe siècle, puis passa à la famille de Salins qui fit construire une tour forte mentionnée en 1450 ; le donjon, l'ouvrage d'entrée et les tours d'angle datent de cette période. Le château fut démantelé en 1478 par ordre de Louis XI, ravagé par les huguenots en 1567 et reconstruit vers la fin du XVIe siècle, comme l'indiquent les dates 1576 et 1587 inscrites sur les tours sud‑est et nord‑est accompagnées des armoiries de Catherine de Mypont. En 1763 Jean‑Baptiste Richard d'Ivry acquit le domaine, transforma l'aile est et fit aménager les jardins ; le corps de logis fut remanié vers 1860. Le château a connu plusieurs propriétaires et usages aux XIXe et XXe siècles, a été occupé pendant la Seconde Guerre mondiale par une unité française puis par des officiers allemands et par le maquis, et a fait l'objet de travaux de réfection entre 1972 et 2003. En 1957 la propriété a été acquise par le baron Gérard Law de Lauriston‑Boubers, propriétaire actuel selon les sources, et depuis les années 1990 le domaine accueille notamment un arboretum et, à partir de 2012, des concerts et des expositions. L'iconographie relève une représentation du château par Jean‑Baptiste Lallemand datée des années 1760, et les armoiries de plusieurs familles liées au lieu sont documentées dans les sources citées.

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