Château de Corbère dans les Pyrénées-Orientales

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Corbère

  • 22 Le Château
  • 66130 Corbère
Château de Corbère
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Château de Corbère
Château de Corbère
Crédit photo : Meria z Geoian - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

Xe siècle, XVe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures (cad. A 985) : inscription par arrêté du 1er octobre 1974

Origine et histoire du Château de Corbère

Le château de Corbère, situé sur la commune de Corbère, se présente comme une masse cantonnée d'une tour à l'ouest et encadrée par deux corps de logis. Au nord-est, une tour barlongue forme un donjon ou tour de l'hommage et constitue un troisième corps de logis relié au corps nord par un passage aménagé dans une échauguette d'angle. L'édifice comporte trois niveaux : un rez-de-chaussée occupé par des salles voûtées et diverses dépendances, un premier étage d'habitation et un deuxième étage mêlant logements et dispositifs de défense. L'entrée primitive se trouvait au pied de la grosse tour et ouvrait sur un passage souterrain qui rejoignait l'escalier à vis ; à cette époque, la salle capitulaire était probablement découverte et formait la cour centrale du château. Il est difficile de discerner les différentes étapes de construction en raison des remaniements et destructions subis, mais il semble que le bloc formé par la grande salle et ses dépendances ait précédé les corps de logis nord et sud, que la tour barlongue de l'est leur soit postérieure, et que la cour d'entrée actuelle soit de la même époque ou un peu plus tardive. Des ouvrages ont été constamment remaniés dès le Xe siècle, et l'ensemble a toutefois conservé un aspect médiéval caractéristique des XIIIe et XVe siècles ; les éléments de défense ont pour la plupart disparu, à l'exception des merlons de la tour barlongue.

Bien que le château ne soit mentionné pour la première fois qu'en 1241 sous le nom castrum et forcia de Corbaria, le début de sa construction remonterait probablement au XIIe siècle ; il a été agrandi et remanié aux XIIIe et XVIe siècles. Il fut habité successivement par les familles de Llupia (1588), de Villanova-Caramanyen (1666) et de Boisembert (1680), période marquée par des litiges croissants avec les villageois liés à l'application des droits seigneuriaux jusqu'à la Révolution. Au XIXe siècle, le château appartenait à la famille de Vilar ; après la Seconde Guerre mondiale, il fut progressivement abandonné, s'effondra et fut totalement pillé.

En 1970, un éditeur parisien, André Thiébaut, architecte D.P.L.G., entreprit de le sauver en le restaurant entièrement avec l'aide de l'historien et archéologue Pierre Ponsich : toitures remaniées en toits-terrasses, réfection complète des charpentes et des planchers à la française, ravalement et reprise des baies en briques du XIXe siècle avec restitution des fenêtres géminées en pierre d'origine. André Thiébaut y vécut avec sa famille pendant une vingtaine d'années ; sa femme, Madeleine Thiébaut, artiste, y présenta régulièrement ses œuvres et celles d'artistes catalans. Le château fut ensuite acheté par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Perpignan, puis revendu à un médecin américain qui y réalisa d'importantes rénovations après son acquisition en 1995. Mis en vente depuis 2012, il a été racheté fin 2021 pour 3,2 millions d'euros par un couple de quadragénaires français. Le château est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1974.

Architecturalement, certaines murailles ont été intégrées à l'enceinte des remparts de Corbère lors d'un remaniement aux XIIIe ou XIVe siècles et restent visibles aujourd'hui, et les salles basses voûtées conservent l'aspect de cette époque. Une margelle de puits dans la cour, datée du XVe siècle, porte en lettres gothiques le nom de Bernard d'Oms, seigneur de Corbère jusqu'en 1474. L'architecture du château puise ses sources dans la tradition catalane médiévale et présente des similitudes avec d'autres édifices civils régionaux tels que les châteaux de Castelnou, de Collioure ou celui des Rois de Majorque.

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