Origine et histoire du Château de Cordiron
Le château de Cordiron se dresse sur la commune de Burgille (fusion en 1972 des villages de Burgille, Chazoy et Cordiron), au centre de l'ancienne localité de Cordiron et le long de la D149. Il est mentionné dès 1237 dans le legs d'Étienne II d'Auxonne à son fils illégitime Étienne d'Oiselay. En 1366, il appartient à une branche de la maison d'Oiselay qui prend le titre de seigneurs de Cordiron ; cette branche s'éteint en 1378 et la seigneurie passe ensuite aux familles d'Andelot, Ferrière et Balay. Vers la fin du XVIe siècle, la puissante famille de Gorrevod prend progressivement le contrôle du domaine, qui est intégré au marquisat de Marnay au début du XVIIe siècle. En 1584, on note la présence d'un corps de logis, d'une grange, d'une muraille longeant la tour et d'un système de défense comprenant un pont-levis et un pont gisant ; à cette époque le seigneur est François de Gorrevod, baron de Salins. Au XVIIIe siècle, la tour sert de prison tandis que la seigneurie appartient à la famille de Bauffremont, issue des Gorrevod. Au XIXe siècle, le château est transformé en exploitation agricole et subit d'importants dégâts par manque d'entretien. La tour carrée, l'ancienne porte fortifiée et l'escalier à vis ont été inscrits au titre des monuments historiques le 16 mai 1979 ; un arrêté d'inscription du 7 décembre 2015 a étendu la protection à la plateforme, au fossé et aux vestiges du mur d'enceinte. Le site a fait l'objet de campagnes de restauration importantes à partir de 2001 ; la tour dite carrée, ancien donjon, a été restaurée et sa toiture refaite en 2009, avec la pose de vitraux et de portes. Le logis de la Renaissance, daté du XVIe siècle, a été remonté sur deux niveaux et est accessible par un escalier à vis du même siècle ; les traces du pont-levis médiéval sont encore visibles dans le mur d'enceinte qui relie le donjon du XIIIe siècle au corps de logis. Les travaux récents ont porté sur la consolidation de la façade sud, la restauration de l'appentis, la restitution d'un plafond à la française en chêne au second étage, la pose de fenêtres, vitraux et portes en chêne, ainsi que la remise en état de portions des murs extérieurs. Au printemps 2018, deux cheminées de style gothique tardif du donjon ont été restaurées grâce au mécénat. Le château de Cordiron figure parmi les derniers châteaux de Franche-Comté à conserver un donjon encore debout, ce qui lui confère une valeur historique notable pour la région.