Origine et histoire du Château de Cors
Le château de Cors, situé à Anglès dans le Tarn (Occitanie), trouve son origine dans une donation à l'abbaye de Preuilly en 1066. L'édifice se compose d'un grand corps de logis, entièrement refait au XIXe siècle pour l'essentiel, peut‑être à l'exception des soubassements. En amont subsiste un ensemble du vieux château fortifié, fortement remanié au XVIIe siècle ; ce vieux logis est flanqué, côté rivière, de deux tours et d'un petit corps central circulaire voûté. La tour principale, ancien donjon, a conservé au dernier étage une pièce carrée en pans de bois entourée d'un chemin de ronde qui épouse la forme circulaire et repose sur la saillie des mâchicoulis, formant un encorbellement sur des corbeaux à triple saillie moulurée. À l'intérieur, trois pièces conservent des cheminées du XVe siècle, suggérant une construction probable à cette époque, peut‑être établie sur des fondations plus anciennes, et une petite tourelle termine le vieux logis.
Le château est décrit comme bâti au XVIe siècle, la toiture portant une datation de cette époque, et au XIXe siècle le grand corps de logis a été repris. En 1759, le marquis Charles de Baschi mentionne le domaine de Malbosc comme situé à un quart de lieue à l'est du château de Cors, dans la paroisse de Saint‑Martin d'Uscladelles. Au milieu du XVIIIe siècle, Pierre‑Jean Hortala est attesté comme propriétaire lors du mariage de sa fille en 1751 ; il est possible que la famille ait été spoliée pendant la Révolution française. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château a servi de colonie de vacances. En 2000, la propriétaire, Mme Nonez‑Lopez, a fait don de la bâtisse à l'association AEP La Landelle, dédiée à la protection de l'enfance. La restauration de l'édifice a été engagée en 2014 pour une durée prévue de six ans, répartie en trois volets, en collaboration avec les collectivités et les artisans locaux, l'objectif étant de faire du site un centre touristique de pleine nature — le "domaine de Cors" — destiné à l'accueil de classes vertes, de séjours et de séminaires.
Sur le plan architectural, le château présente un corps de logis sur trois étages, auquel se joint en équerre, depuis l'angle ouest, une aile de même hauteur. L'ensemble des maçonneries est enduit, à l'exception de la partie est du corps de logis, légèrement en retrait par rapport à la façade principale, qui est bâtie en appareil de pierre et percée de petites fenêtres, contrairement aux autres ouvertures plus spacieuses du bâtiment. Ces différences laissent supposer que le reste de l'édifice a été remanié plus récemment, que la partie en pierre est antérieure au XVIe siècle ou qu'elle remplissait une fonction secondaire et n'exigeait pas le même confort. La porte d'entrée présente un léger décor avec pilastres et corniche. La cour du château est plantée d'un massif de hêtres destiné à devenir le symbole du domaine. Le parc comporte de nombreuses dépendances — bergerie, maison de gardien — qui doivent être réutilisées pour le projet touristique comme dortoirs et salles de réception, et un imposant douglas d'environ cinquante mètres figure parmi les arbres remarquables du site.