Origine et histoire du Château de Couëllan
Le château de Couëllan est situé sur la commune de Guitté, dans les Côtes-d'Armor, en Bretagne. Un manoir y est mentionné au XVe siècle, appartenant à une famille de l'Hermine puis transmis à la famille du Boisjean ; il fut fortement endommagé pendant les guerres de la Ligue. Le château actuel a été édifié vers 1620 pour Simon Hay des Nétumières, qui avait épousé en 1603 Madeleine du Boisjean, dame héritière de Couëllan. La première campagne de travaux a concerné le pavillon sud-ouest du logis, la chapelle, un pavillon au nord-est destiné au chapelain, un mur d'enceinte au sud comprenant un portail à pont-levis (aujourd'hui disparu) et d'importants communs bâtis en contrebas sur le bord ouest de l'enceinte. Une terrasse a été ajoutée devant le logis probablement à la fin du XVIIe siècle et des jardins en terrasses ont été aménagés à l'est. Le pavillon du chapelain a été doublé en 1748 et une orangerie, à l'est de ce pavillon, a été édifiée en 1753, date portée. Le corps principal du logis, resté inachevé, a été achevé au sud puis prolongé vers le nord par une grande aile en retour d'équerre entre 1775 et 1777 pour la famille de Saint-Pern. À la fin du XIXe siècle, les abords immédiats ont été transformés : l'ancienne cour principale est devenue un parc paysager, le mur d'enceinte sud a été détruit et le portail déplacé le long de la route menant à Caulnes. L'ancienne grille provenant du château du Lattay à Guenroc, autre propriété de la famille de Saint-Pern, a été remontée en 1929 à l'entrée du bois de Couëllan. Le logis est construit en granite taillé et en petit appareil de moellons de schiste, le contraste entre moellons et pierre de taille ayant été destiné à être atténué par un enduit dont subsistent des vestiges dans le pignon ouest ; ce traitement a été repris dans l'extension du XVIIIe siècle. Les communs sont en moellons de schiste avec des baies en pierre de taille de granite. Le cadastre de 1836 représente le château précédé d'une grande cour au sud et d'une avant-cour ouverte sur le grand chemin de Caulnes, où se trouvait un long bâtiment aujourd'hui disparu qui possédait sa propre cour ; la cour principale était fermée au sud par un mur rejoignant la chapelle, aujourd'hui isolée, et au nord une vaste arrière-cour avait un accès direct, par son angle nord‑ouest, sur la route de Caulnes. Les travaux de la seconde moitié du XIXe siècle ont transformé cette ancienne cour principale en un vaste parterre. Le logis renferme deux escaliers remarquables correspondant aux deux principales campagnes de construction : le premier, du XVIIe siècle, est à rampe sur rampe de part et d'autre d'un mur d'échiffre plein, constitué de volées droites portées par des berceaux voûtés rampants ; le second, du XVIIIe siècle, est suspendu dans une large cage qui occupe les deux dernières travées et toute la profondeur de l'aile en retour d'équerre, éclairé sur trois côtés, construit en bois et conservant sa rampe d'origine en fer forgé ornée de tôles repoussées, caractère du début du règne de Louis XVI. Le château est inscrit partiellement au titre des monuments historiques par arrêté du 24 février 1976 ; sont protégés les façades et les toitures du château et du pavillon accolé, de la chapelle et du bâtiment des communs transformé en serres.
