Origine et histoire du Château de Courcy
L'ancien château fort de Courcy, situé dans la commune de Courcy (Calvados, Normandie), est aujourd'hui en ruine et présente des vestiges de l'architecture militaire médiévale. Les restes se dressent au bord d'un affluent de la Dives, à 250 mètres à l'est de l'église Saint‑Gervais‑Saint‑Protais. Les éléments conservés reflètent plusieurs phases de construction : des vestiges attribués au début du XIe siècle, une structuration datée de la fin du XIe siècle et des remaniements aux XIIIe et XIVe siècles. La fondation de la seigneurie est attribuée à Robert de Courcy, fils de Baudry le Teuton, chevalier entré au service du duc Richard II de Normandie. En 1091 ou 1092, le château, possession de Richard de Courcy, fut assiégé par Robert II de Bellême, soutenu par Robert Courteheuse, dans le cadre des luttes de succession. À la fin du XIVe siècle la baronnie appartenait à Guillaume de Courcy ; au début du XVIe siècle le château échut à Geoffroy Herbert, évêque de Coutances, qui le légua à son frère Louis Herbert, puis il passa par mariage aux Carbonel de Canisy au début du XVIIe siècle. En 1619 ces familles obtinrent le droit de réunir en marquisat les terres de Canisy, du Hommet et de Courcy. Par l'ordonnance du 31 juillet 1626, Louis XIII, sur le conseil de Richelieu, ordonna le démantèlement des fortifications jugées inutiles, ce qui entraîna le démantèlement du château et sa transformation progressive en exploitation agricole. Parmi les constructions disparues figure la chapelle Saint‑Ferréol, mentionnée en 1011 et détruite au XVIIIe siècle ; sa pierre de consécration fut remployée dans la grange de la basse‑cour. Le site comportait aussi une chapelle Sainte‑Catherine d'origine XIe siècle, profondément remaniée aux XVe et XVIe siècles, ainsi qu'une porte de chapelle du XVe siècle et une grange aux dîmes du XVIe siècle. L'ensemble se composait initialement de plusieurs enceintes : une entourant le village, une basse‑cour au nord et à l'ouest — aujourd'hui occupée par des bâtiments agricoles — et une enceinte centrale qui constitue le cœur de la forteresse et qui subsiste partiellement. Cette enceinte quadrangulaire, entourée de fossés inondés par la dérivation du ruisseau, atteignait environ dix mètres de hauteur et était flanquée de douze tours fortement talutées ; on en conserve neuf tours rondes, ainsi que des tours carrées à des angles et près de la porte, la tour carrée du nord‑ouest ayant vraisemblablement servi de donjon. Les parties subsistantes de l'ancien château, notamment le portail sur le chemin de Tôtes et le portail de la deuxième enceinte, sont protégées au titre des monuments historiques par arrêté du 7 février 1975, mais la dégradation du site se poursuit malgré cette protection.