Origine et histoire
Le château de Couvicourt est situé à Saint-Aubin-sur-Gaillon (Eure), en Normandie. Il a été construit par Joseph-Abel Couture, dit Couture l'aîné, sur les conseils de son maître l'architecte Le Carpentier. Le commanditaire est probablement Louis-Edouard de Lantage de Tressigny (orthographié aussi Delantage Detresigny dans certaines sources), seigneur de Couvicourt, qui fut caissier général de la ferme des poudres et salpêtres puis commissaire général des poudres à Rouen ; il est inhumé dans l'église Saint-Aubin voisine. La propriété apparaît dans l'atlas de Trudaine en 1759 et la route royale qui sépare le domaine de la vallée de la Seine a été percée en 1730. Le domaine a appartenu ensuite à Félix Ravaisson ; l'écrivain Gilbert Cesbron y a séjourné enfant. Le château illustre le néoclassicisme pratiqué en Normandie au milieu du XVIIIe siècle par l'architecte rouennais Joseph-Abel Couture. Le corps principal, à un étage et couvert d'ardoises, est orienté vers la vallée de la Seine. Il comprend un avant-corps central de trois travées surmonté d'un fronton doté d'un œil-de-bœuf aveugle. Les dépendances sont adossées à la rue du Bois-de-la-Fosse, où l'on distingue une entrée piétonne et une entrée carrossable au numéro 7, tandis qu'une entrée monumentale se trouve sur le côté gauche du parc. Au bout de la pelouse qui descend vers la Seine, la rue du Pont-Maillot borde la propriété et, à travers la haie vive, offre une perspective sur la façade. Les matériaux employés associent moellon enduit et pierre calcaire, notamment aux angles des pavillons latéraux. Le parc comprend des alignements de tilleuls et une roseraie liée aux Jardins du Cœur, initiative de la fondation Charles Nicolle destinée à l'équipement des hôpitaux de Normandie. Le château sert de siège social à une exploitation agricole et s'ouvre au public lors des journées du patrimoine. L'ensemble du bâtiment et le parc, ainsi que la clôture et les pavillons des sources, ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 20 octobre 2015. La commune et le propriétaire veillent à la sauvegarde du site, et les travaux de restauration bénéficient du soutien de la Fondation du patrimoine.