Château de Créans et ses dépendances dans la Sarthe

Château de Créans et ses dépendances

  • 72800 Clermont-Créans
Château de Créans et ses dépendances
Château de Créans et ses dépendances
Château de Créans et ses dépendances
Crédit photo : HubertduMaine - Sous licence Creative Commons

Patrimoine classé

Château de Créans et ses dépendances (chapelle, douves, tour) : classement par arrêté du 30 décembre 1905

Origine et histoire

Les parties les plus anciennes du château de Créans sont une tour munie d'archères, dont la construction remonte au XIIe ou au XIIIe siècle. Implanté au Moyen Âge pour contrôler le trafic fluvial sur le Loir, le site structurait le modeste bourg autour du château, du prieuré‑presbytère (aujourd'hui maison du gardien) et de l'église Saint‑Symphorien, qui était desservie par les moines du Mont‑Saint‑Michel et restée propriété de la commune de Clermont‑Créans; à l'époque elle n'avait pas encore son clocher daté de 1699. Vers 1423, pendant la guerre de Cent Ans, on rapporte qu'une bataille se serait déroulée à Créans et que les Anglais auraient incendié le château. En 1474 René Fresneau, seigneur de Créans, obtint l'autorisation de renforcer les défenses et fit remanier le châtelet, donnant à l'ensemble des éléments d'inspiration début Renaissance tels que lucarnes et fenêtres à meneaux. Lors de ces travaux la tour fut partagée en deux niveaux par une coupole et convertie en colombier. Les canonnières du châtelet semblent dater de la fin du XVIe siècle. Les seigneurs titulaires habitèrent le château jusqu'en 1633; par la suite, jusqu'en 1734, d'autres propriétaires — dont la sœur de Richelieu — le laissèrent en métayage, ce qui entraîna sa progressive dégradation. En 1734 la princesse Alexandrine de Bourbon vendit le domaine aux jésuites du collège royal de La Flèche, qui rebâtirent peu après le logis et ajoutèrent, face au Loir, un corps de logis en 1750 destiné à servir de maison de repos; des éléments médiévaux et de la Renaissance subsistent néanmoins, comme la porterie, une petite aile et la grosse tour d'angle. À la Révolution, en 1792, le château fut vendu puis revendu et finit par appartenir à la famille Lambron des Piltières, laquelle conserva le corps de logis du XVIIIe siècle mais fit abattre ses deux ailes en retour. En 1892 Paul d'Estournelles de Constant racheta Créans et entreprit sa restauration; le château demeure depuis lors la propriété de cette famille. Le châtelet fit l'objet d'une restauration dans le premier quart du XXe siècle menée par l'architecte Henri Laffillée: la vis en maçonnerie fut remplacée par une vis en charpente et la plupart des décors sculptés datent de cette campagne, à l'exception possible de quelques mascarons du passage couvert qui pourraient être un vestige du XVe siècle. Le château et ses dépendances — chapelle, douves et tour — sont classés au titre des monuments historiques depuis le 30 décembre 1905.

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