Château de Cropières à Raulhac dans le Cantal

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de plaisance

Château de Cropières

  • D59
  • 15800 Raulhac
Château de Cropières
Château de Cropières
Château de Cropières
Château de Cropières
Crédit photo : Heurtelions - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Château avec ses dépendances et ses jardins (cad. B 70, 72, 69, 71) : classement par arrêté du 5 mai 1986

Origine et histoire du Château de Cropières

Le château de Cropières, à Raulhac (Cantal), occupe un site fortifié occupé depuis le XIIIe siècle et mentionné dès le XIVe siècle. Il a été transformé en plusieurs campagnes, incorporant des vestiges des XIVe et XVIe siècles aux grands remaniements des XVIIe et début XVIIIe siècle. Au XVIIe siècle, les éléments défensifs ont été progressivement supprimés : une campagne de 1626 en amorça l’élimination, et en 1669 l’édifice comportait encore trois corps de logis, deux tours et les défenses habituelles. À partir de 1681 la fortification est retirée et l’intérieur réaménagé, puis le remaniement complet qui a donné son aspect actuel et la construction de l’aile d’apparat avec son escalier et sa cour d’honneur datent des années 1720. Cette aile d’apparat abritait une grande salle d’honneur et des appartements de réception élevés sur des écuries et des caves, précédés d’un perron à double escalier occupant toute la longueur de la façade. Le perron se prolonge en équerre vers l’ouest par une terrasse qui surplombait les anciens jardins d’agrément et menait à un pavillon ; une tour-escalier rectangulaire occupe l’angle entre l’aile d’apparat et le corps de logis nord. L’aile nord, partiellement conservée, comprenait plusieurs chambres et cabinets ; sa partie orientale réunissait la chapelle, les cuisines et des caves, mais la chapelle, reconstruite au XVIIe siècle, fut supprimée lors de démolitions au début du XXe siècle. Après la Première Guerre mondiale, l’aile nord fut encore amputée d’environ la moitié de sa longueur. Dans le corps de logis nord, des salles voûtées et l’épaisseur d’un mur à l’angle nord-est évoquent le probable vestige du donjon médiéval. La grande salle du premier étage conserve des peintures inspirées de scènes de chasse datées des XVIe–XVIIe siècles et des boiseries dont une partie a disparu ; son décor s’inspirait directement du château de Versailles des années 1670–1680. Le domaine a appartenu successivement à plusieurs familles locales : les Cropières au XIIIe siècle, puis les Montjou, avant de passer aux Fontanges en 1508. Guilhemine de Fontanges, héritière de Cropières, l’apporta en dot en 1616 aux Scorailles, qui occupèrent le château pendant quatre générations et, à la fin du XVIIe siècle, lui donnèrent son apogée de prestige. Parmi les Scorailles, Marie-Angélique, duchesse de Fontanges et favorite de Louis XIV, est originaire de Cropières, et Annet Joseph puis son fils Louis Théodose menèrent les grandes transformations qui façonnèrent l’ensemble visible aujourd’hui. Après le décès sans enfant de Louis Théodose, la propriété passa aux Freyssinet de Valady en 1746, puis, marquée par l’abandon amorcé à la Révolution, connut une longue période de dégradation. Depuis 1906 le château appartient à la famille de Chefdebien. L’ensemble s’organise autour d’une cour rectangulaire fermée donnant accès par un portail est flanqué de pavillons et comprend des dépendances, des écuries et d’anciens aménagements paysagers attestés par des documents anciens. Abandonné longtemps, Cropières fait l’objet d’actions de sauvegarde portées notamment par l’Association pour la Sauvegarde du Château de Cropières (A.S.C.), qui collecte des fonds pour stopper la dégradation, consolider les structures et, à terme, restituer une partie de l’apparat ancien ; le château n’est pas ouvert à la visite. Les bâtiments, leurs dépendances et leurs jardins sont classés au titre des monuments historiques depuis le 5 mai 1986.

Liens externes