Origine et histoire du Château de Crozes
Le château de Crozes, situé sur la commune de Cressensac-Sarrazac dans le Lot, est une propriété privée. Le « mas de Crozes » est mentionné dès 1470 ; il appartient alors à Étienne de Vieilleschièzes, qui l’acquit des feux nobles Galhard et Jean Paulin. Un pavillon rectangulaire à l’est, pourvu de meurtrières, peut être un vestige du logis primitif attesté au XIIIe siècle. L’édifice actuel a été édifié au dernier quart du XVe siècle ; la façade sud est ornée d’une tour hexagonale abritant un escalier en vis. Des douves ont été aménagées aux XVe et XVIe siècles pour protéger le site. En 1504, Pierre de Vielheschezes, seigneur du Bastit, détient le domaine sans la justice du vicomte de Turenne ; ses descendants conservent le fief jusqu’à la mort de Raymond de Vieilleschièzes en 1611, moment où il passe à Jean de Marqueyssac, son neveu. La famille de Marqueyssac conserve la propriété jusqu’en 1813. Au XVIIIe siècle, d’importantes modifications sont entreprises : on ouvre de grandes baies coiffées de linteaux segmentaires et l’on décore les pièces de boiseries et de stucs de style rocaille ; une grosse tour ronde à mâchicoulis est également édifiée à l’angle nord-est. Les Marqueyssac vendent ensuite le château à François de Verninac ; la famille Verninac est liée aux Delacroix et Eugène Delacroix a séjourné au château à plusieurs reprises, notamment en 1820 pour une convalescence et en 1855. Vers 1860, l’ensemble est entièrement restauré dans le goût néo-gothique et les intérieurs sont redécorés au XIXe siècle (salle à manger lambrissée, salon avec boiseries). L’édifice, élevé sur un plan rectangulaire, présente à l’est un pavillon pourvu d’anciennes arquebusières et, à l’angle nord‑est, une tour ronde dotée de canonnières ; la façade principale, qui fait face à un grand parc, intègre une tour polygonale contenant l’escalier en vis et une porte ornée d’un arc en accolade et de pinacles. Le réaménagement du XVIIIe siècle a créé des couloirs éclairés par de larges baies, ouvrant sur une succession de pièces décorées de boiseries et de stucs rocaille. Des vestiges maçonnés des douves subsistent à l’arrière du château. L’édifice est inscrit au titre des monuments historiques le 17 mars 1999.