Origine et histoire du Château de Dachstein
Le Vieux Château de Dachstein, ancien siège résidentiel des évêques de Strasbourg, occupe un site stratégique au centre des possessions épiscopales du piémont vosgien. Le château fort médiéval, dit Wasserburg, a été édifié en 1214 pour l'évêque Henri II de Veringen ; il fut à la fois base militaire et résidence épiscopale. En 1262, l'évêque Walter de Hohengeroldseck partit du château pour affronter les bourgeois révoltés à Haubergen, fut vaincu et se retrancha ensuite au château, qui fut alors assiégé et incendié par les Strasbourgeois. Reconstruit en 1278 par Conrad de Lichtenberg, il fut engagé en 1410 aux Mullenheim-Brantgasse et résistait encore à un siège des Strasbourgeois en janvier 1421 ; en 1439 une attaque des Armagnacs y fut repoussée. L'inscription apposée par Henri II sur une tour massive fut transcrite au XVIe siècle par Wimpfeling ; cette tour fut détruite vers 1580 par Jean de Manderscheid‑Blankenheim. Dans la basse-cour de l'ancien château, Jean de Manderscheid‑Blankenheim fit édifier en 1572 une résidence de style Renaissance, signalée par une inscription au‑dessus de la porte de la tourelle d'escalier. D'importants travaux de fortification furent entrepris entre 1574 et 1589 sous Frédéric de Blankenheim‑Manderscheidt. Le château connut encore des sièges et attaques : par les troupes du duc Charles de Lorraine en 1592, par la Ligue protestante en 1610, puis par les armées suédoises en 1633 qui furent combattues l'année suivante par les impériaux ; la ville capitula alors que le château resta résistant. En 1675, lors de la guerre de Hollande, la place fut prise par les troupes françaises du général Vaubrun et le « vieux château » fut en grande partie rasé, tandis que l'enceinte fortifiée et le logis Renaissance subsistèrent. En 1718 le cardinal de Rohan‑Soubise céda la propriété en fief, avec ses droits et dépendances, à son bailli François Antoine Herrenberger, qui fit restaurer le château au lieu d'en construire une nouvelle demeure pour les séjours de l'évêque. En 1769 il appartint à Natalis de Régemorte, déjà propriétaire d'un nouveau château et d'une magnanerie construits plus au sud en 1750. Le domaine fut divisé en 1803 ; l'ancien château épiscopal fut alors acheté par Adrien Brunck de Freundeck. Hérité en 1865 par le baron Édouard de Turckheim, il fut remanié, embelli et agrandi par l'architecte Eugène Dock dans un style néo‑Renaissance. Une inscription figure sur la porte d'entrée du rez‑de‑chaussée. L'édifice fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 2002.