Origine et histoire du Château de Demptézieu
Le château de Demptézieu se situe dans le hameau éponyme de la commune de Saint-Savin, dans le département de l'Isère en région Auvergne‑Rhône‑Alpes. L'édifice est généralement daté du XIIe siècle, avec des transformations aux XVe et XVIe siècles ; certaines sources évoquent une fondation dès le XIe siècle. Le hameau de Demptézieu se trouve au sud du bourg central de Saint-Savin et à égale distance des communes de Ruy‑Montceau et de Bourgoin‑Jallieu. La gare la plus proche est celle de Bourgoin‑Jallieu, située à moins de quatre kilomètres.
Le château apparaît sous plusieurs formes médiévales (Danthesieu, Dentesiaci/Dentesiaco, Denteysiaci) dans les actes anciens. Hugues de Demptézieu est le premier châtelain connu, exerçant sa charge entre 1075 et 1080, et la terre avait, à certaines périodes, appartenu aux abbés de Saint‑Chef. Des actes de 1251 indiquent qu'une partie des droits sur le château fut donnée à Pierre de Savoie, frère du comte Amédée IV, tenu des droits de leur père Thomas Ier. Durant le conflit delphino‑savoyard, un traité signé à Villard‑Benoît en 1314 prévoyait, parmi d'autres échanges, l'abandon de la place forte de Demptézieu par le comte de Savoie au profit du dauphin Jean II de Viennois. En 1343 le domaine est mentionné dans le testament du dauphin Humbert II comme possession de Guichard de la Cote. En 1455 le dauphin Louis II, futur Louis XI, adresse des lettres patentes relatives à l'entretien de la route de Bourgoin à Crémieu, signalant le mauvais état persistant du chemin. Dans la seconde moitié du XVe siècle, la terre et le château passent à une branche de la famille Alleman ; le dernier descendant sans postérité transmet la seigneurie à Alexandre Vallin, son neveu, vers 1686. Son petit‑fils Laurent Marguerite de Vallin est qualifié de dernier seigneur et semble avoir vendu une partie de la seigneurie au comte de Menon avant la Révolution.
En 1904 le bâtiment et son domaine deviennent propriété communale. Les façades, les toitures et l'escalier en vis de la tour hexagonale du XVe siècle ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 15 septembre 1954. Le château aurait comporté une quinzaine de tours reliées par un mur d'enceinte d'environ 1,30 m d'épaisseur et 800 m de périmètre, les flancs sud et est étant protégés par un vaste fossé. La tour subsistante, située à l'angle sud‑est, est peut‑être le donjon, l'ensemble ayant été remanié au XVe siècle. Selon Éric Tasset, le site présente un corps de logis rectangulaire cantonné, avec un massif donjon circulaire percé de belles archères et contenant un escalier en vis pris dans l'épaisseur des murs. Une tourelle hexagonale du XVIe siècle est décorée et dotée de fenêtres à meneaux finement ouvragées. En 2019, le château faisait l'objet de travaux de restauration, selon le Petit Futé.