Origine et histoire du Château de Douzon
Le château de Douzon est situé sur la commune d'Étroussat, dans l'Allier, au nord du bourg et à l'est de la route menant à Saint-Pourçain-sur-Sioule. Le domaine comprend deux châteaux distincts et conserve des vestiges de l'ancien château du XIVe siècle. Parmi ces vestiges figurent un donjon — décrit comme carré et pourvu d'une tourelle de guet — et une tour ronde, témoins de l'architecture militaire bourbonnaise. Après un incendie en 1723, un nouveau château a été élevé au XVIIIe siècle sur les plans de l'architecte Clément, au nord de l'édifice primitif. Le logis principal est rectangulaire, composé de deux niveaux et couvert d'une toiture à versants droits percée d'œils-de-bœuf. Il est flanqué de deux ailes en retour, qui comprennent un rez-de-chaussée et un comble à la Mansart. Trois pièces conservent un décor inachevé du XVIIIe siècle : la chambre-bureau, la salle à manger et le grand salon. Le domaine comportait autrefois des parterres à la française. Au début du XIVe siècle, la terre de Douzon appartenait à Jean d'Avenières; elle passa ensuite par alliance aux Dinet de Châteauneuf, puis aux familles de Rochedragon et de Chaussecourte. Vers 1590 elle entra par mariage chez Jean-Paul Audier, puis, vers 1625, chez Symphorien d'Arfeuilles; vers 1700 Jeanne-Marie d'Arfeuilles épousa Philibert du Buysson. La terre fut érigée en comté en faveur de leur fils François du Buysson (1704-1769), qui fit construire le château dans sa forme actuelle. Son fils Philibert du Buysson de Douzon (1736-1793) fut officier et député de la noblesse aux états généraux de 1789; il démissionna en juillet 1789, émigra, rentra en France, fut arrêté puis guillotiné le 31 décembre 1793. En 1774, Douzon avait été vendu à Louis-Charles-Antoine Girard, et l'un de ses fils céda la terre le 2 nivôse an XI à Jacques-Marie-Pierre Loisel (1776-1858). Ce dernier fut maire d'Étroussat, président du conseil général de l'Allier, et porta ensuite le nom de Loisel de Douzon par lettres patentes du 11 novembre 1814; il fut anobli en 1815. Ses descendants possèdent toujours la propriété. L'édifice est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 18 juin 1973.