Château de Dumphlun à Billy-Chevannes dans la Nièvre

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Dumphlun

  • Dumphlun
  • 58270 Billy-Chevannes
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Château de Dumphlun
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Château de Dumphlun
Château de Dumphlun
Crédit photo : NievreHistoire - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété de la commune

Période

XVe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

En totalité le château, les bâtiments des communs, le mur de la basse cour, les murs de terrasse, les sols des deux cours (parcelles 15 et 16) du domaine de Dumplun et l'allée nord menant du domaine au bourg, situés sur les parcelles n°15, 16, 17 ET 24 et non cadastrée de la section F, délimité sur l'extrait du plan cadastral annexé à l'arrêté : inscription par arrêté du 12 février 2021

Origine et histoire du Château de Dumphlun

Le château de Dumphlun, à Billy-Chevannes (Nièvre), a été bâti entre le XVe et le XVIIIe siècle ; de vastes communs et bâtiments de ferme, agrandis aux XVIIIe et XIXe siècles, témoignent d'une importante activité agricole. Perché sur un promontoire offrant une belle perspective sur les Amognes, Dumphlun illustre l'architecture nivernaise du XVIIIe siècle : les grands travaux menés alors par la famille de Rémigny ont donné au château et aux bâtiments agricoles une unité d'ensemble. Le site est protégé : le château et la ferme ont été inscrits aux monuments historiques par arrêté du 12 février 2021, qui a remplacé l'arrêté d'inscription du 25 mars 1980 ; le château se visite en été sur rendez-vous.

Plusieurs graphies du nom Dumphlun ont été relevées : Dunflun, Dumflung, Dumphlain et Dumphlun, cette dernière apparaissant au XVIIIe siècle ; le toponyme, d'origine celtique, associe les racines "dun" (enceinte fortifiée) et "flun" (cours d'eau). Le site est occupé dès la Protohistoire : un tumulus voisin à Cizely, fouillé dans les années 1850, contenait de nombreux squelettes déposés deux par deux et a livré une cinquantaine de bracelets de bronze aujourd'hui conservés au musée archéologique de Nevers. Si l'histoire du site avant le Moyen Âge reste mal connue, de nombreux documents permettent de retracer son évolution médiévale et moderne, ce qui a valu à Dumphlun d'être qualifié de château le mieux documenté du Nivernais par la monographie de Brigitte Colas.

Au Moyen Âge se dressait une forteresse le long de la route de Nevers à Château-Chinon, dans le pré dit du "Vieux Château". Pendant la guerre de Cent Ans, ce château fit partie des places fortes de la région ; il fut pris en 1428 par les Anglais et les Armagnacs puis repris après un mois de siège par les troupes de Perrinet Gressart, opération qui laissa probablement le site en ruine ; ses derniers vestiges furent démantelés au XIXe siècle. L'édifice actuel s'est développé au XVe siècle à partir d'une tour dominant la vallée de l'Andarge, tour qui subsiste aujourd'hui. À cette époque il appartenait à la famille d'Anlezy, mentionnée dans les textes depuis 1192 ; Érard d'Anlezy est cité vers 1450 et son fils Philibert, écuyer et maître d'hôtel de la comtesse de Nevers, mourut avant 1489. L'aile centrale du château remonte à cette période, mais elle a été remaniée au XVIIIe siècle, notamment par le remplacement de l'escalier en vis par une tourelle polygonale abritant le grand escalier actuel ; deux écussons de la famille d'Anlezy subsistent au premier étage.

Au XVIe siècle, Imbert d'Anlezy, seigneur de Dumphlun, fut un personnage notable, vétéran des guerres d'Italie et auteur du Liber Fortunae (1568), illustré par Jean Cousin le Jeune et conservé à la Bibliothèque de l'Institut de France. À la même époque, Gabriel de La Perrière, lieutenant général du Nivernais, fut seigneur de Billy ; sa fille Françoise, qui épousa Jacques Le Prestre de Vauban, est l'ancêtre du maréchal Vauban. À la fin du XVIe siècle, le fief passa par alliances à plusieurs familles nivernaises, dont les Cossaye. En 1642, Paul de Rémigny acquit Dumphlun ; l'estimation de sa succession en 1682 décrit le domaine comme un grand corps de logis entouré de tours, de murs, d'allées et de vignes, et un dénombrement de 1685 mentionne le château avec ses bâtiments, colombier, jardins, prisons, vignes et vergers. La famille de Rémigny se succéda sur cinq générations et étendit son influence à Nevers, où subsiste l'hôtel de Rémigny.

Au XVIIIe siècle, Jean-Baptiste François Angélique de Rémigny entreprit un vaste remaniement : des plans de 1739 par l'architecte Jean-Baptiste Leroux prévoient une reconstruction, mais ce projet n'est pas réalisé ; des travaux sont cependant menés entre 1777 et 1781 par l'architecte parisien Jean Babin, qui conserve la tour ronde médiévale au sud et remanie l'aile ouest tout en ajoutant une nouvelle aile au sud ; la plupart des grands bâtiments de ferme datent également de cette époque. Le nom de Rémigny est associé au capitaine Luc-Angélique de Rémigny, qui combattit en Nouvelle-France et dont le souvenir a donné son nom à la commune de Rémigny au Québec. Pendant la Révolution, la famille connut de graves pertes : la mère et le frère du dernier marquis furent guillotinés en 1794 ; le marquis mourut en 1803 et son fils en 1821. En 1814, la famille Boucher acheta le domaine et en fit une résidence d'été, développant les techniques agricoles modernes.

Occupé par les troupes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale, Dumphlun a échappé à l'incendie qui détruisit un château voisin. Robert Guény, né en 1904 et décédé en 1976, a été maire de Billy-Chevannes et président du conseil général de la Nièvre de 1949 à 1964.

Architecturalement, le château présente un plan en équerre : une aile du XVe siècle, ancien logis seigneurial, a été complétée au XVIIIe siècle par une aile plus importante ; la tour à cinq pans hors œuvre, construite sur l'axe de la façade d'arrivée, renferme un escalier suspendu tournant à quatre paliers. Les façades portent des baies à encadrement harpé et des fenêtres à linteau en arc segmentaire ; l'aile du XVIIIe siècle est couverte d'un toit à la Mansart avec lucarnes à fronton cintré et s'ouvre sur une terrasse de pierre munie de balustres ajoutée sous le Second Empire. La terrasse et le parc circulaire orientés au sud offrent une vue sur les bois de Billy et Cizely, la vallée de l'Andarge et la colline du Mont ; la disposition des deux bâtiments a valu au lieu d'être désigné comme les « deux châteaux » sur les plans cadastraux du début du XIXe siècle.

La ferme de Dumphlun s'organise autour d'une cour bordée de bâtiments et de granges des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, visibles sur les plans cadastraux anciens. Inscrite aux monuments historiques le 12 février 2021, elle illustre le modèle des grandes exploitations polyculturelles et d'élevage du Sud Nivernais et des fermes ornées apparues à la fin du XVIIIe et au XIXe siècle. Au XIXe siècle, Dumphlun fut l'une des plus importantes fermes de la Nièvre : vers 1875 elle exploitait plus d'une centaine d'hectares et un cheptel important ; la vallée de l'Andarge y fut aménagée pour améliorer les cultures et les fourrages. La ferme s'est distinguée par des innovations techniques, comme l'emploi des premières moissonneuses à vapeur, et par l'élevage de chevaux, dont un poulain nommé "Dumphlun" fut exporté aux États-Unis en 1887. En décembre 2021, la Fondation du patrimoine a attribué 178 000 euros pour un projet de rénovation visant à ouvrir le site au public, valoriser son patrimoine environnemental, préserver sa biodiversité et entretenir des vergers de sauvegarde.

Description

Le château présente un plan en équerre avec une aile du 15e siècle orientée nord-est / sud-ouest, qui correspond à l'ancien logis seigneurial, à laquelle a été ajoutée, au 18e siècle, une aile plus importante orientée sud-est / nord-ouest. Ces façades présentent des baies à encadrement harpé, percées au 18e siècle, à la même époque que la tour à cinq pans hors oeuvre construite sur l'axe de symétrie de la façade d'arrivée. Elle renferme un bel escalier suspendu tournant à quatre paliers. L'aile 18e siècle, éclairée par des fenêtres à linteau en arc segmentaire, présente un toit à la Mansart avec lucarnes à fronton cintré et une terrasse à balustres de pierre ajoutée sous le Second Empire.

Une importante opération de restauration est en cours sur la ferme de Dumphlun (possibilités de visites de chantier et chantiers participatifs).

Liens externes

Conditions de visite

  • Conditions de visite : Sur rendez-vous
  • Ouverture : Ouvert tous les jours du 8 juillet au 16 août, visite guidée sur rendez-vous
  • Contact organisation : www.chateaudedumphlun.com
  • Anciennes Provinces

  • Bourgogne
  • Nivernais
  • Informations supplémentaires

  • Inscrit aux Monuments historiques : 25/04/1980
  • Propriétaire actuel : Personne privée
  • Style Architectural

  • Renaissance
  • Style Louis XV
  • Label(s)

  • Monument historique
  • Période de construction

  • 14ème siècle
  • 15ème siècle
  • 18ème siècle