Origine et histoire du Château de Favols
Le château de Favols se situe au lieu‑dit Favols, dans la commune de Bias, en Lot‑et‑Garonne. La maison noble de Favols relevait du baron de Pujols et le site commandait la voie des gués permettant de franchir le Lot ; le nom latin Favolibus signifie "endroit de passage", ce qui indique probablement une fonction de château péager. Selon M. de Carbounié, le château remonterait au Xe siècle ; en 911, les Vikings remontant le Lot auraient pillé l'église de Casseneuil et le château de Favols. Les parties les plus anciennes, notamment deux tours et le corps de logis qui les réunit, datent de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle. Le plan primitif apparaissait comme un quadrilatère formé de trois corps en U cantonnés de tours rectangulaires, la cour intérieure constituant une terrasse au‑dessus du fleuve. Une tour nord‑est a été transformée en pigeonnier, plusieurs ailes sur cour ont été déplacées et remaniées ; seules les constructions du côté sud ont conservé leur structure ancienne, les tours d'angle ayant été abaissées. La famille de Favols, citée dans les hommages rendus au comte de Toulouse en 1259, abandonna la maison‑forte vers 1430, sans doute affaiblie par la guerre de Cent Ans ; le domaine passa ensuite aux Durfort, puis fut échangé avec le seigneur de Montratier en 1456. Par mariage, Bertrand de Gervain de Roquepiquet devint propriétaire en 1526 ; en 1540 la seigneurie appartint à la famille Deshoms, qui la conserva jusqu'en 1835. Au XVIe siècle, une croisée moulurée fut percée dans le corps de logis donnant sur la cour ; au XVIIIe siècle, de grandes baies furent ouvertes et l'aile ouest reconstruite un peu plus à l'ouest pour agrandir la cour, avec des briques provenant du prieuré de Ribeyrolles démoli à la fin du XVIIe siècle. L'aile est, très remaniée, abrite les dépendances : fours, pigeonnier avec resserre en soubassement et hangars. Le château subit peu de dommages pendant la Révolution et fut rendu aux Deshoms en 1795. En 1835 Jean‑Baptiste Deshoms vendit le château à un négociant de Villeneuve‑sur‑Lot, M. Robin, qui le céda en 1862 à M. Barlus pour 50 000 francs‑or ; le domaine fut ensuite transmis aux propriétaires actuels par héritage. La cour intérieure a été inscrite au titre des monuments historiques le 28 décembre 1981 (inventaire supplémentaire) et l'ensemble du bâtiment avec ses abords a été inscrit en décembre 2015 (ISMH). Le bâti conserve ainsi des éléments médiévaux et des remaniements ultérieurs qui témoignent de son rôle de contrôle du passage sur le Lot et de son occupation par plusieurs familles seigneuriales.