Origine et histoire du Château de Faye
Le château de Faye est situé à Flavignac, dans la Haute-Vienne. La terre dépendait anciennement de l'abbaye de Solignac, qui y fonda le prieuré Saint‑André de Faye. Dès le XVe siècle, un manoir, propriété de la famille de Loménie, existait à proximité et cette famille occupa le site jusqu'à la fin du XVIIe siècle. À la mort de Pierre de Loménie vers 1690, la succession fit l'objet de transmissions complexes et de traditions familiales mal établies; selon un testament de 1690, l'héritage revint à Pierre de Villoutreys. Le dernier représentant des Villoutreys de Faye, Louis‑Henri Gratz, se suicida au château en 1811 ; il avait désigné légataire l'abbé Louis Léonard de Loménie, qui renonça ensuite à l'héritage au profit des sœurs du défunt. Accablées de dettes et de l'entretien du domaine, les héritières furent conduites à la vente judiciaire autorisée par le tribunal de Saint‑Yrieix en 1812 ; l'adjudication, attribuée à François Tenant de La Tour, fut ensuite déclarée faite pour le compte de l'abbé Léonard de Loménie et de Jeanne Françoise d'Haubech, permettant ainsi le retour de la famille de Loménie après une éclipse de 123 ans. La famille signale par ailleurs la présence au château de Marguerite Laure Émilie du Soulier de Clareuil, préceptrice et arrière‑grand‑mère de François Mitterrand, qui y est décédée. Le château actuel, bâti entre 1782 et 1786 et attribué à l'architecte Joseph Brousseau, remplace en partie l'ancien manoir des XVe–XVIIe siècles. L'édifice se compose d'un corps de logis rectangulaire encadré de deux petits pavillons surbaissés ; la façade est précédée d'un jardin organisé sur deux niveaux de terrasses rectangulaires. Les décors intérieurs, aménagés au rez‑de‑jardin surélevé et de style classique, sont d'assez belle facture et bien conservés : boiseries, cheminées, dessus de portes et sculptures en bois doré ornent notamment les salons. À l'origine le château était entouré d'un jardin à la française, complété par un potager et un verger ; le jardin de façade à l'est a été transformé au XIXe siècle et, côté ouest, un parc paysager créé en 1970 a remplacé l'ancien aménagement. Le château, les terrasses, les assises des jardins et les décors intérieurs, avec leurs boiseries et sculptures en bois doré, sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 4 mai 2000 ; le jardin, ainsi que le potager et le verger, sont partiellement inscrits. Le monument fait l'objet d'une restauration patiente par ses propriétaires actuels.