Château de Ferrassou à Saint-Sylvestre-sur-Lot dans le Lot-et-Garonne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Ferrassou

  • D243
  • 47140 Saint-Sylvestre-sur-Lot
Crédit photo : Jacques MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle

Patrimoine classé

Les parties anciennes (à l'exclusion des deux tours classées) (cad. B 393) : inscription par arrêté du 11 avril 1973 ; La tour ronde ainsi que la tour carrée renfermant l'escalier à vis (cad. B 393) : classement par arrêté du 11 avril 1973

Origine et histoire du Château de Ferrassou

Le château relevait en hommage directement du roi et s'articule autour d'un corps de logis principal auquel s'adossent aux angles nord et sud d'anciens dispositifs défensifs. L'édifice conserve une grosse tour ronde, décapitée durant la Révolution, et une tour carrée sur la façade ouest qui abrite un escalier à vis. La tour ronde porte un décor Renaissance sur ses faces nord, ouest et est, tandis que la tour carrée présente une voûte en palmier et un noyau d'escalier torsadé dont les arcs retombent sur des culs-de-lampe supportant des arcs formerets. La partie nord‑ouest du corps de logis a été ajoutée en 1820. Une analyse par thermoluminescence de briques prélevées en 2022 confirme l'hypothèse d'une fondation de la maison forte au XIVe siècle, attribuée à la famille de Pélissier et liée à la digue de Lamothe‑Dessous sur le Lot. Des vestiges de cette résidence du début du XIVe siècle semblent subsister dans les parties basses du logis. Le nom de Ferrassou n'apparaît qu'en 1461 et la succession des propriétaires est connue à partir du XVe siècle avec la famille de Laduguie. En 1476, Jean de Podio Extremo acquiert "l'ostal e tor apelat de Ferrasso", probablement à l'origine d'une reconstruction du corps de logis. Dans les années 1490, Antoine de Lustrac devient seigneur ; la tour d'escalier en saillie, au noyau hélicoïdal et à la voûte gothique en palmier, lui est attribuée et le logis est alors remanié. Des reprises de maçonnerie indiquent que le logis a rapidement été agrandi par un nouveau corps appuyé au sud de l'escalier, comme l'attestent des empreintes de fenêtres encore visibles. La tour d'angle nord‑est, ornée d'un décor Renaissance attribué aux années 1530‑1540, aurait peut‑être été élevée à l'occasion du mariage de Marguerite de Lustrac en 1544, selon Gilles Séraphin. Au début du XVIIe siècle, Pierre de Masparrault achète Ferrassou (1608) et engage d'importants travaux : le corps de logis est doublé en profondeur et une aile en retour au nord est construite, comprenant un corps d'entrée, des galeries superposées et une chapelle visitée en 1668 par l'évêque Claude Joly. Une tourelle dominant le Lot est signalée portant la date 1658, sans localisation précise. La maîtresse‑tour fut abaissée pendant la Révolution. Acquis en 1812 par Blaise de Lapeyrière, le domaine voit la démolition de l'aile nord vers 1818 et d'importants travaux de restauration et de décoration qui donnent au château son organisation actuelle ; l'imposte en ferronnerie de la porte d'entrée, datée 1820, marque l'achèvement des travaux. En 1868, la propriété est cédée à divers acquéreurs parmi lesquels les Charbalié, qui achèvent l'aménagement intérieur, agrandissent les bâtiments d'exploitation et poursuivent les plantations du parc, conférant au site sa physionomie contemporaine. Leur héritier, Michel Virenque, a fait classer le bâtiment principal au titre des monuments historiques en 1973 et a conduit des rénovations extérieures dans les années 1990. Depuis 2019, le château et ses terres ont été acquis par une société civile dont le bénéficiaire effectif est Philippe Derouin ; d'importants travaux de restauration intérieure ont été menés sous la maîtrise d'œuvre de Stéphane Thouin, architecte en chef des monuments historiques. Sur le plan architectural, la partie la plus ancienne est une grande salle basse voûtée d'environ 25 mètres sur 6, orientée perpendiculairement au Lot, dont la voûte en berceau et les sept arcs‑doubleaux sont entièrement en brique plate. Une arcade en plein cintre en pierre de taille à l'ouest ouvre sur un ancien volume souterrain partiellement comblé. Le logis médiéval, appuyé sur cette salle, comprend un rez‑de‑chaussée et un étage divisés chacun en trois pièces par deux murs de refend à cheminées, soutenus en sous‑sol par des arcs‑doubleaux renforcés ; on y relève des restes de fenêtres sculptées à décor d'accolades. La tour carrée conserve l'escalier à vis au noyau torsadé et sa chambre haute voûtée d'une croisée d'ogives, accessible par un escalier dans l'épaisseur du mur est. À l'ouest, une terrasse domine le Lot. La grosse tour ronde, d'un diamètre extérieur de 11,50 mètres à l'angle nord‑est, communique au même niveau que le logis et comprend des pièces carrées éclairées par trois fenêtres à meneaux de style Renaissance. À une trentaine de mètres au nord, les communs forment un long corps d'écuries voûté en berceau, d'environ 45 mètres, surmonté d'un grenier et flanqué de deux tourelles ; leurs portes et lucarnes en pierre de taille chanfreinée suggèrent une datation au cours de la première moitié du XVIe siècle. La grosse tour ronde et la tour carrée sont classées monuments historiques tandis que les autres parties anciennes du château sont inscrites ; ces protections datent du 11 avril 1973.

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