Château de Ferrières dans le Tarn

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Ferrières

  • Le village
  • 81260 Ferrières
Château de Ferrières
Château de Ferrières
Château de Ferrières
Château de Ferrières
Château de Ferrières
Château de Ferrières
Château de Ferrières
Château de Ferrières
Crédit photo : Fagairolles 34 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIe siècle, 2e moitié XVIe siècle

Patrimoine classé

Parcelles (cad. AB 170, 171) : inscription par arrêté du 19 mai 1925 ; Château, y compris les cheminées Renaissance, les vestiges de l'enceinte et le sol des cours (à l'exception des parcelles AB 166, 168, 170, 171) (cad. AB 135 à 146, 148 à 151, 153, 154, 156 à 158, 167, 169, 172, 173, 182) : classement par arrêté du 10 mai 1988

Origine et histoire du Château de Ferrières

Le château de Ferrières, situé dans la commune de Ferrières (Fontrieu, Tarn), est un édifice fortifié inscrit aux monuments historiques le 19 mai 1925 et classé le 10 mai 1988. D'origine ancienne, il conserve des voûtes qui remontent au-delà du XIe siècle, mais il a pris son apparence actuelle au XVIe siècle. La seigneurie est attestée dès 1276 ; en 1317, le pape Jean XXII répartit la seigneurie entre l'évêque de Castres et le chapitre Saint-Pierre de Burlats. Après la disparition des familles laïques initiales, la seigneurie passe à Jean Guilhot, époux de Brunissinde Talhefer. Guillaume Guilhot, chef local protestant pendant les guerres de Religion, transforma et fortifia le château au XVIe siècle grâce aux ressources accumulées lors des conflits ; la présence d'effigies de François Ier et de Claude de France sur le couronnement d'une fenêtre suggère une construction sous leur règne, sans que cela soit confirmé par des documents. En 1566 la fille aînée de Guillaume, Marguerite, apporte la seigneurie à Michel Bayard ; la famille Bayard reste propriétaire pendant environ un siècle, mais occupe peu le château. Les Bayard entrent en conflit avec l'évêque de Castres et le chapitre de Burlats en 1667 et 1669, puis, pour faire face à des dettes, louent le château en 1685 ; il est alors transformé en garnison sous l'autorité du maréchal de Noailles, moyennant une indemnité versée à Pierre III de Bayard. Le conseil du roi décide d’y maintenir une garnison permanente et les États du Languedoc achètent le château le 22 janvier 1708 pour 21 500 livres. Un mémoire de 1718 signale le rôle de poste de surveillance du château et son mauvais état, chiffrant les réparations nécessaires à 10 499 livres. L'édifice est ensuite aménagé en prison ; l'ingénieur Darles de Chamberlain décrit son état en 1750 et note qu'il n'abrite alors que cinq détenus. Pendant la Révolution, le château est vidé de ses prisonniers, désarmé, déclaré bien national et sert de lieu de réunion ; il est vendu le 14 messidor an IV (3 juillet 1796) au citoyen Mialhe, la vente imposant la destruction des emblèmes de la féodalité et l'abaissement des tours. Ces transformations entraînent la mutilation des emblèmes et le décornement de deux tours ; des lotissements et ventes de parcelles ont lieu en l'an VIII puis en 1809, 1810, 1823 et 1830, et le démantèlement est encore lisible en comparant le cadastre de 1815 et le cadastre actuel. Un musée du protestantisme y est installé en 1968 grâce à des dons locaux, mais il a depuis fermé. Selon certaines sources, le roi de Navarre, futur Henri IV, aurait fait halte au château en 1585, et le fils d’Armand Thomas Hue de Miromesnil, garde des sceaux, y a également séjourné. Architecturalement, le château présente un plan en hexagone irrégulier flanqué de tours à chacun de ses angles ; la façade principale, de style Renaissance, est richement sculptée et percée de fenêtres à meneaux encadrées de colonnettes ouvragées. L'intérieur conserve un ensemble notable de cheminées et un escalier de pierre à rampes droites orné de motifs sculptés. La sauvegarde et la restauration du monument sont actuellement soutenues par l'association Ferrières-Renaissance.

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